Un monde sur mesure : le globe « made in France » fait sa renaissance

Alain Sauter, fabriquant de golbes terrestres, pose dans sa salle d’exposition Besanon, le 2 mars 2023 ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

En ligne droite de la Renaissance : Besanon, un atelier fabrique de AZ des globes terrestres à partir de techniques hrites du XVIe sicle, pour le plus grand bonheur de clients qui peuvent se dessiner un monde leur guise.

Teintes pastel roses, jaunes ou bleutes… Les sphres d’Alain Sauter composant une douce symphonie de couleurs dans l’atelier de ce gographe de formation, fou de voyages et de cartographie, qui a pris sur lui de relancer la fabrication de globes « made in France » après la disparition de cet artisanat dans les années 1960.

« Il n’y avait plus personne pour nous enseigner les gestes de la fabrication du début la fin », raconte cet ancien enseignant chercheur en géographie la Sorbonne, qui s’est lanc dans son projet fou en 2016. « Il a fallu retrouver les gestes, les matériaux, les techniques, faire des tests… »

Cécile Blary, fabriquante de globes terrestres, faonne deux demi-globes en pltre, qu’elle va ensuite assembler, le 2 mars 2023 dans son atelier de Besanon ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

Pas question de proposer du plastique ou des techniques industrielles. Comme la Renaissance, on use donc du pltre, appliqué sur un moule, afin de créer deux demi-sphères qui seront assemblées en une seule. Une course contre la montre, car le pltre sche en 15 minutes !

« L’t, a ne marche pas, le pltre sche trop vite », remarque le fondateur de Globe Sauter et Cie. « Quand il fait trop froid a ne marche pas non plus… »

Impratif : produire une sphère parfaitement lisse, sans quoi le monde ne sera pas tout fait rond.

« L je tombe pile », se rassure Alain Sauter, qui a mesuré sur un globe en cours de fabrication un quateur (66 cm) exactement deux fois plus long que le mridien (33 cm).

« La moindre erreur est multipliée par pi », explique-t-il. « Un millimètre d’erreur sur notre moule se traduit par 3,14 mm d’erreur l’quateur. »

– Globe-trotter –

On trace sur ce globe vierge un mridien, l’quateur et les deux tropiques, autant de point de repère qui permettra d’apposer méticuleusement 12 bandes de papier sur appelés à imprim un fond de carte en noir et blanc.

Alain Sauter colle une bande de papier sur un globe en cours de fabrication, le 2 mars 2023 Besanon ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

Ces fuseaux dépendant les ples doivent parfaitement s’aligner les uns aux autres, faute de quoi on risque la faille au milieu du Pacifique ou un tsunami cartographique dans l’ocan Indien. « Je fais le tour du monde trois fois par jour », s’amuse Alain Sauter, 39 ans et une allure d’ternel étudiant.

« La difficile, c’est de trouver les bons matriaux », observe-t-il. La structure principale du globe est faite en staff, un « pltre arm », c’est–dire renforc par des fibres végétales. La technique était déjà connue des Romains, assure l’artisan.

Cécile Blary a peint un globe cours de fabrication dans son atelier ed Besanon, le 2 mars 2023 ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

Le papier, lui aussi, est hautement spécialisé : il doit conserver exactement ses dimensions d’origine malgr la colle, sans gonfler ni se déformer.

Arrive l’tape reine de la fabrication : la peinture. Alain et sa collègue Cécile Blary, graphiste de formation, ont posé délicatement leur aquarelle sur le papier, selon les teintes choisies par le commanditaire. Un travail minutieux l’aide de deux pinceaux, l’un pour poser la couleur, l’autre pour absorber l’eau excdentaire.

« Le pltre n’a qu’une envie, c’est de boire de l’eau », explique-t-il.

– Monstres marins –

Cerise sur la plante, il est possible de se créer un monde sa faon, en inscrivant par exemple le nom de son village natal. « On ajoute ou villages la demande des clients, ou encore des monstres marins dans les océans, des les imaginaires, des trajets autour du monde comme le Vende Globe ou bien des sites comme les temples d’Angkor… », résumé M Sauter.

Un détail est représenté sur un globe terrestre en cours de fabrication, le 2 mars 2023 Besanon ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

On l’aura compris, face à la concurrence de la cartographie en ligne, les globes qui sortent de son atelier n’ont plus une figure de fonction encyclopédique mais plutôt une valeur potique.

« Ce sont des globes pour faire voyager », observe-t-il.

Son projet le plus fou, c’est d’avoir t choisi en 2020 par le château d’Amboise pour livrer un globe faon 1550, comme aurait pu en posséder François Ier l’époque des grandes découvertes.

« C’était comme si on travaillait pour François Ier, comme si nous tions les cosmographes du roi », frmit-il encore.

Un chien sommeille dans la salle d’exposition de l’entreprise « Globe Sauter », le 2 mars 2023 Besanon ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

A seulement deux personnes dans l’atelier, la fabrication ne produit qu’une centaine de globes par an, avec une dizaine d’heures de travail pour les petits modèles (21 cm de diamètre) et deux semaines pour les gros (80 cm) . Le prix s’en ressent : de 350 9.000 euros selon les tailles.

Aprs un coup de frein li la pandmie, l’affaire « redevient louable », selon M. Sauter.

Pour ceux qui trouveraient la Terre trop petite, l’atelier fabrique aussi des globes lunaires et clestes.

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