Un leader indépendantiste appelle les manifestants en Nouvelle-Calédonie à « maintenir la résistance » contre la France

NICE, France (AP) Le chef d’un parti indépendantiste en Nouvelle-Calédonie a appelé samedi ses partisans à rester mobilisés dans tout l’archipel français du Pacifique et à maintenir la résistance contre les efforts du gouvernement de Paris pour imposer des réformes électorales dont le peuple autochtone kanak craint qu’elles n’aggravent les choses. les marginaliser.

Christian Tein, le chef du parti indépendantiste connu sous le nom d’Unité de coordination de l’action sur le terrain, s’est adressé à ses partisans et aux manifestants dans un message vidéo. Il a été publié sur les réseaux sociaux deux jours après que lui et d’autres dirigeants indépendantistes ont rencontré le président français Emmanuel Macron lors de sa visite sur le territoire à la suite de troubles qui ont fait sept morts et de nombreuses destructions.

Macron a fait pression à plusieurs reprises pour la suppression des barricades des manifestants avec les dirigeants des deux côtés de la Nouvelle-Calédonie, qui divisent amèrement les autochtones Kanak, qui veulent l’indépendance, et les dirigeants pro-Paris, qui ne le veulent pas.

Le président français leur a déclaré que l’état d’urgence imposé par Paris pour au moins 12 jours le 15 mai pour renforcer les pouvoirs de la police ne pourrait être levé que si les dirigeants locaux appelaient à la suppression des barricades érigées par les manifestants et les personnes essayant de protéger leurs quartiers. la capitale, Nouméa, et au-delà.

Dans le message vidéo, Tein a appelé les manifestants à desserrer légèrement l’étau sur leurs barricades à Nouméa, dans sa banlieue et le long des grands axes routiers de l’archipel afin d’acheminer du carburant, de la nourriture, des médicaments et de faciliter l’accès aux soins de santé des habitants des îles de le Nord et le Sud.

Mais Tein a insisté sur le fait que les barricades resteraient en place jusqu’à ce que les autorités françaises lèvent les mandats d’arrêt à résidence contre plusieurs membres de son parti et que le gouvernement Macron abandonne la réforme électorale dont les Kanaks craignent qu’elle ne dilue leur influence en permettant à certains nouveaux arrivants dans l’archipel de voter. élections locales.

Nous restons mobilisés (et) maintenons toutes (les formes) de résistance », a déclaré Tein, exhortant ses partisans à rester fermes et à s’abstenir de toute violence. Il y a eu trop de souffrances, il y a trop d’enjeux et nous devons aller jusqu’au bout (et ) atteindre nos objectifs de manière coordonnée, structurée et organisée. Il a ajouté : Notre objectif principal est que notre pays obtienne la pleine souveraineté.

Les barricades constituées de véhicules calcinés et d’autres débris ont transformé certaines parties de Nouméa en zones interdites et rendu les déplacements périlleux, notamment pour les malades nécessitant des soins médicaux et pour les familles qui s’inquiètent de la nourriture et de l’eau après le pillage et l’incendie des magasins.

La police du nord de la capitale calédonienne a démantelé plusieurs barrages routiers ces derniers jours, mais les manifestants se sont rapidement regroupés et les ont reconstruits. Les tensions restent vives dans tout l’archipel, ont déclaré samedi les autorités locales, malgré les mesures d’état d’urgence qui comprennent un couvre-feu quotidien de 12 heures, l’interdiction des rassemblements publics, du transport d’armes et de la vente d’alcool, ainsi que le blocage de TikTok.

Au cours des sept derniers mois, l’unité de coordination de l’action sur le terrain de Tein a organisé d’importantes marches pacifiques en Nouvelle-Calédonie contre la réforme électorale soutenue par Paris. Les troubles ont commencé au début de la semaine dernière après qu’une manifestation contre le projet de loi en discussion au Parlement français ait tourné à la violence.

Dans une déclaration distincte, le Front de libération nationale kanak et socialiste, un mouvement indépendantiste, a appelé Macron à retirer le projet de réforme électorale si la France veut mettre fin à la crise.

Les deux chambres du Parlement français à Paris ont déjà approuvé la refonte. L’étape suivante aurait été la tenue d’un congrès spécial des deux chambres à Versailles pour le mettre en œuvre en modifiant la Constitution française. C’était prévu fin juin.

S’exprimant après avoir rencontré les dirigeants de Nouvelle-Calédonie, Macron a déclaré qu’il n’imposerait pas la réforme électorale contestée qui a déclenché les pires troubles dans le territoire depuis des décennies.

Macron a appelé les dirigeants locaux à trouver un accord alternatif pour l’avenir de l’archipel et a présenté une feuille de route qui, selon lui, pourrait conduire à un autre référendum pour le territoire.

Trois référendums précédents avaient été organisés entre 2018 et 2021 par les autorités françaises dans le cadre de l’accord de paix de 1988. Ils n’ont produit aucun vote contre l’indépendance, bien que les partisans de l’indépendance aient boycotté le dernier vote en décembre 2021.

Macron a déclaré qu’un autre accord pourrait porter sur un nouvel accord politique pour l’archipel sur lequel il espère que les dirigeants locaux se mettront d’accord dans les semaines et mois à venir après le démantèlement des barricades des manifestants, permettant la levée de l’état d’urgence et le retour de la paix.

La Nouvelle-Calédonie est devenue française en 1853 sous l’empereur Napoléon III, neveu et héritier de Napoléon. Elle devient territoire d’outre-mer après la Seconde Guerre mondiale, la nationalité française étant accordée à tous les Kanaks en 1957.

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