Trop français pour échouer : pourquoi Paris sauve Atos
Accablée par près de 5 milliards de dettes, l’entreprise est toujours retenue comme principal fournisseur de cybersécurité pour les Jeux olympiques de 2024 qui débutent fin juillet à Paris. L’événement attirera environ 15 millions de visiteurs dans la capitale française, ce qui rend les responsables de la sécurité nerveux compte tenu des risques d’attentats terroristes et de perturbations. Le chef de l’agence française de cybersécurité ANSSI a déclaré à POLITICO que les difficultés financières d’Atos étaient une « préoccupation majeure » pour les Jeux.
Le mois dernier, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a déclaré qu’il travaillait sur une solution nationale pour protéger les actifs stratégiques d’Atos.
Jusqu’à présent, Atos a eu du mal à trouver un sauveur privé. Les espoirs que le champion européen Airbus puisse sauver l’entreprise se sont effondrés le mois dernier, lorsque le groupe aéronautique franco-allemand a abandonné l’idée de racheter la branche big data et sécurité d’Atos, considérée comme sa branche la plus sensible. L’entrepreneur tchèque Daniel Ketnsk a également abandonné les négociations visant à racheter les activités d’externalisation de l’information d’Atos plus tôt cette année.
Le Maire avait précédemment exclu la nationalisation de l’entreprise, une option proposée par les législateurs des groupes d’opposition de droite et de gauche.

Le ministère français de l’Économie a refusé de commenter les discussions avec d’autres acheteurs potentiels. Le gouvernement a décidé d’aider Atos à poursuivre ses recherches, avec un prêt de 50 millions. En échange, il bénéficiera d’un droit d’actionnaire spécial lui donnant le pouvoir de décider de la manière dont les actifs stratégiques d’Atos seront gérés.
A quelques mois des Jeux Olympiques en France, dont Atos est partenaire officiel, comment accepter que l’entreprise passe sous contrôle étranger, ou pire, fasse faillite ? a déclaré Sébastien Jumel, député français de l’opposition de gauche qui a proposé l’année dernière de nationaliser temporairement Atos.