Macron secoué alors que la défaite aux élections européennes se profile

Selon deux participants à la réunion, le président a appelé ses troupes à mieux défendre le bilan des députés de Renew. « Nous avons besoin d’un signal d’alarme pour nos troupes, nous devons nous mobiliser beaucoup plus », a déclaré le président, selon l’un des participants qui a requis l’anonymat pour discuter d’une question sensible.

« En ce moment, il y a plus de commentaires que de mobilisation, j’aimerais que ça change », a-t-il ajouté, selon le même participant.

Ce n’est pas la première fois que le président exprime son mécontentement. Lors de la pandémie de Covid, le président a réprimandé ses équipes sur la lenteur de la campagne de vaccination en France, avec pour effet d’accélérer la campagne mais aussi de prendre ses distances avec les carences de son administration.

À moins de trois mois des élections parlementaires européennes de juin, l’alliance des partis centristes de Macron en France n’a pas vraiment trouvé son rythme dans la campagne, a déclaré une personne connaissant la campagne et qui, comme d’autres citées ici, a obtenu l’anonymat pour discuter d’un sujet sensible. « La coalition a du mal à trouver sa place dans une campagne où aucun député (national) ne se présente et où il n’y a pas de circonscription pour laquelle se battre », a-t-il déclaré. «Les députés et les ministres ne sont pas encore à 100 pour cent dans la campagne. « 

Mais certains alliés ont également exprimé des doutes, publiquement et en privé, quant à la stratégie du président consistant à dramatiser la lutte idéologique avec l’extrême droite.

François Bayrou, centriste français et l’un des premiers partisans de Macron, a déclaré que l’extrême droite ne devrait pas être « le seul sujet de campagne », ajoutant que c’était « un cadeau » de concentrer autant d’attention sur le Rassemblement national.