L’Europe a besoin d’un programme centriste
Si les extrémistes mettent l’accent sur la politique identitaire, le centrisme doit mettre l’accent sur la force de notre identité commune, en définissant une vision nationale positive pour les pays que nous aimons et un engagement fort en faveur de solutions mondiales.
Et là où les extrémistes mettent l’accent sur une approche simpliste, le centrisme doit expliquer à quel point les solutions proposées par la nouvelle droite sont impraticables et à quel point la situation des gens sera pire.
Le centrisme en Europe devra également s’attaquer aux tensions concurrentes entre une plus grande intégration et l’identité locale, la mondialisation et l’industrie locale, et les menaces à la sécurité et aux libertés civiles. Ces tensions existent, et ce n’est qu’en cherchant à les équilibrer efficacement que les hommes politiques pourront réellement prétendre être pragmatiques. Et ce pragmatisme doit se traduire par des résultats concrets, des initiatives qui améliorent la vie des gens et ont un impact tangible sur leur vie quotidienne.
Enfin, en plus de l’espoir et du pragmatisme qui sont inhérents au centrisme, il doit également proposer une vision claire des enjeux fondamentaux, ce qui est déjà le cas avec les transformations numériques et écologiques. Il n’y a pas de place ici pour les clivages entre la droite et la gauche ou la recherche d’un consensus basé sur le plus petit dénominateur commun. Une politique centriste forte ouvre la voie à une prise en main de l’avenir.
Alors que nous réfléchissons aux résultats des élections de cet été et en tirons les leçons, il est temps que les centristes européens se tournent vers l’avenir. La réponse à la montée de la droite illibérale ne viendra pas de la gauche illibérale. Et tandis que nos amis de la droite et de la gauche traditionnelles seront tentés d’apaiser les extrêmes, ce sont les centristes qui doivent tenir bon.
Les sociaux-démocrates ou les conservateurs peuvent très bien penser qu’ils seraient mieux servis en nouant des alliances avec les extrêmes du spectre politique. Mais ils doivent résister à l’appel des sirènes du populisme et montrer qu’une politique modérée et pragmatique peut être efficace.