Les symboles français ciblés après le coup d’État au Burkina Faso
Les partisans d’un coup d’État contre le dirigeant burkinabé Paul-Henri Sandaogo Damiba ont attaqué dimanche l’ambassade de France dans la capitale Ouagadougou.
Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes à l’ambassade pour disperser les manifestants alors que les troubles continuent de secouer le pays, selon l’agence de presse française AFP.
Lors du deuxième coup d’État militaire de cette année, des soldats subalternes, sous la direction du capitaine Ibrahim Traor, ont annoncé vendredi avoir renversé le gouvernement militaire du Burkina Faso.
Plusieurs symboles français dans le pays ont depuis été attaqués, après que les soldats ont accusé Damiba de se cacher dans une base militaire française et de comploter son retour au pouvoir. L’institution culturelle française à Ouagadougou, l’Institut français, a subi d’importants dégâts, selon le ministère français des Affaires étrangères. Une institution française de Bobo Dioulasso, deuxième ville du pays, a également été attaquée.
Dans un communiqué, le ministère a condamné dans les termes les plus forts les violences contre nos institutions diplomatiques au Burkina Faso.
La France et Damiba ont nié les allégations selon lesquelles il s’est réfugié dans une base militaire appartenant à l’ancienne puissance coloniale du Burkina Faso.
L’instabilité politique au Burkina Faso survient alors que l’armée lutte pour combattre une insurrection djihadiste dans le nord et l’est du pays. Selon les chiffres officiels, plus de 40 % du pays n’est plus sous contrôle gouvernemental.
Selon la chaîne française France Info, des drapeaux russes ont été vus lors de manifestations contre Damiba vendredi et samedi et la nouvelle direction a annoncé sa volonté d’aller vers d’autres partenaires que la France dans sa lutte contre le terrorisme islamiste sans nommer spécifiquement la Russie.
Les incidents rappellent la détérioration soudaine des relations entre la France et le Mali à la suite des coups d’État militaires en 2020 et 2021, qui ont conduit à l’éviction de l’ambassadeur de France au Mali et à la décision de la France de retirer ses troupes du Mali.