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Les protestations des agriculteurs bloquent les autoroutes vers Paris et ailleurs en France


Jérôme Guillem, maire de Langon, et d’autres maires, agriculteurs et viticulteurs français bloquent les entrées d’autoroute de la ville de Langon, en direction de l’autoroute A62 en Gironde, en France, le 29 janvier.

Pierrot Patrice/ABACA via Reuter


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Pierrot Patrice/ABACA via Reuter


Jérôme Guillem, maire de Langon, et d’autres maires, agriculteurs et viticulteurs français bloquent les entrées d’autoroute de la ville de Langon, en direction de l’autoroute A62 en Gironde, en France, le 29 janvier.

Pierrot Patrice/ABACA via Reuter

CHENNEVIERES-LES-LOUVRES, France Pour la deuxième journée consécutive, des milliers d’agriculteurs français en colère ont bloqué les principales autoroutes menant à la capitale française et en sortant. Ils appellent cela le « siège » de Paris.

Les manifestations s’inscrivent dans le cadre d’une confrontation qui s’intensifie entre les agriculteurs et le gouvernement français. Les agriculteurs ont adressé au gouvernement une longue liste de griefs, notamment des plaintes concernant les bas salaires et ce qu’ils considèrent comme une concurrence étrangère déloyale et une réglementation excessive.

Pour faire pression sur les autorités françaises, les agriculteurs de tout le pays ont encerclé la périphérie de la capitale, bloquant au moins sept autoroutes avec des dizaines de tracteurs.

« Nous sommes prêts à rester aussi longtemps qu’il le faudra », déclare Florian Portemer, un producteur de betterave sucrière de 33 ans, l’un des centaines d’agriculteurs protestataires qui campent sur l’autoroute A1, à quelques kilomètres au nord de la capitale. Aéroport Charles de Gaulle.

Jusqu’à présent, les blocages n’ont entraîné que des retards mineurs. Le gouvernement prévient qu’une perturbation majeure pourrait laisser Paris avec seulement trois jours de vivres.

« Notre objectif n’est pas de déranger ou de ruiner la vie des Français, notre objectif est de faire pression sur le gouvernement pour qu’il trouve rapidement des solutions de sortie de crise », déclare Arnaud Rousseau, président de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants. FNSEA, l’un des plus grands syndicats agricoles du pays.

Mais pour attirer l’attention du gouvernement, les agriculteurs affirment qu’ils n’ont peut-être pas le choix.


Les agriculteurs participent à une manifestation organisée par les sections locales des principaux syndicats agricoles, bloquant l’autoroute A35 avec des tracteurs près de Strasbourg, dans l’est de la France, le 30 janvier, dans le cadre de manifestations à l’échelle nationale appelées par les syndicats agricoles.

Frédéric Florin/AFP via Getty Images


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Les agriculteurs participent à une manifestation organisée par les sections locales des principaux syndicats agricoles, bloquant l’autoroute A35 avec des tracteurs près de Strasbourg, dans l’est de la France, le 30 janvier, dans le cadre de manifestations à l’échelle nationale appelées par les syndicats agricoles.

Frédéric Florin/AFP via Getty Images

« Nos dépenses ne cessent d’augmenter », déclare Portemer. « Il y a un sentiment général de ras-le-bol. Un étouffement lié à toutes ces accusations et à ces normes strictes. »

Par normes strictes, il entend le réseau complexe de réglementations bureaucratiques françaises. Par exemple, les agriculteurs se disent frustrés par les règles de subvention de l’Union européenne, notamment par la nouvelle exigence de laisser 4 % des terres agricoles en jachère.

D’autres se sont plaints de la flambée des prix de l’énergie et des engrais.

Ensuite, il y a ce qu’ils considèrent comme une concurrence déloyale de la part d’autres pays, qui ont des réglementations moins strictes. Les agriculteurs français affirment que cela les désavantage énormément, les commerçants privilégiant les importations moins chères qui ne sont pas soumises aux mêmes contrôles.

S’exprimant mardi devant la chambre basse du Parlement français, l’Assemblée nationale, le nouveau Premier ministre Gabriel Attal a promis que le gouvernement mettrait en œuvre des contrôles sur la quantité de produits étrangers importés en France et a demandé aux agriculteurs de mettre fin à leur protestation.

« Nous devons écouter les agriculteurs qui travaillent et s’inquiètent pour leur avenir et leurs moyens de subsistance », a déclaré Attal aux parlementaires.

Le gouvernement s’est également engagé à accorder un financement d’urgence aux agriculteurs et à leur garantir un salaire décent. Mais cela n’a pas encore suffi à convaincre les agriculteurs de plier bagage.


Les agriculteurs français regardent une émission du Premier ministre français Gabriel Attal livrant la déclaration politique de son gouvernement à l’Assemblée nationale, alors qu’ils participent à un barrage routier sur l’autoroute A6 près de Lisses, au sud de Paris.

Julien De Rosa/AFP via Getty Images


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Julien De Rosa/AFP via Getty Images


Les agriculteurs français regardent une émission du Premier ministre français Gabriel Attal livrant la déclaration politique de son gouvernement à l’Assemblée nationale, alors qu’ils participent à un barrage routier sur l’autoroute A6 près de Lisses, au sud de Paris.

Julien De Rosa/AFP via Getty Images

Un sondage d’opinion de la semaine dernière a montré que 90 % des Français soutiennent leur manifestation, qui a débuté dans le sud de la France le 18 janvier.

Certains agriculteurs protestataires déclarent à NPR qu’ils gagnent à peine 1 200 euros (environ 1 300 dollars) par mois et qu’ils sont en difficulté.

Mais les agriculteurs affirment également que leur solidarité n’a jamais été aussi forte. Beaucoup ont déployé des tentes, des barbecues et des toilettes portables sur les autoroutes bloquées alors qu’ils se préparent à creuser pour les prochains jours.

Sur l’autoroute A1, les agriculteurs se sont retrouvés convivialement autour de bières, de grillades et de musique pop électronique.

« C’est une belle démonstration », déclare Pierre de Wilde, 50 ans, agriculteur de quatrième génération originaire du nord de la France, qui campe sur l’autoroute avec son fils de 22 ans. Il dit que c’est l’avenir de ses enfants qui donne de l’importance aux manifestations. « C’est exactement pourquoi nous sommes tous ici… pour soutenir la prochaine génération d’agriculteurs à venir. »

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