L’approche de l’OTAN à l’égard de l’espace
L’espace est un domaine dynamique et en évolution rapide, essentiel à la dissuasion et à la défense de l’Alliance. En 2019, les Alliés ont adopté la politique spatiale de l’OTAN et ont reconnu l’espace comme un nouveau domaine opérationnel, aux côtés des airs, des terres, du maritime et du cyberespace. Cette politique guide l’approche de l’OTAN en matière d’espace et garantit un soutien spatial adéquat aux opérations et missions de l’Alliance dans des domaines tels que les communications, la navigation et le renseignement.
- L’espace revêt une importance croissante pour la sécurité et la prospérité de l’Alliance et des Alliés. Les capacités spatiales apportent des avantages dans de nombreux domaines : de la surveillance météorologique, de l’environnement et de l’agriculture aux transports, à la science, aux communications et aux services bancaires.
- Les informations recueillies et transmises par satellite sont essentielles aux activités, opérations et missions de l’OTAN, notamment en matière de défense collective, de réponse aux crises et de lutte contre le terrorisme. Grâce à l’utilisation de satellites, les Alliés et l’OTAN peuvent réagir aux crises avec plus de rapidité, d’efficacité et de précision.
- En 2019, les Alliés ont adopté une nouvelle politique spatiale et ont déclaré l’espace domaine opérationnel.
- L’OTAN reste une enceinte clé permettant aux Alliés de partager des informations et de coordonner leurs activités sur diverses questions liées à l’espace.
- L’espace devient de plus en plus encombré et compétitif, et les satellites sont vulnérables aux interférences. Certains pays, dont la Russie et la Chine, ont développé et testé un large éventail de technologies anti-spatiales. Les Alliés de l’OTAN ont condamné l’essai imprudent et irresponsable de missiles antisatellites effectué par la Russie le 15 novembre 2021.
- L’approche de l’OTAN à l’égard de l’espace restera pleinement conforme au droit international.
- En octobre 2020, les ministres de la Défense ont décidé de créer un centre spatial de l’OTAN au sein du commandement aérien allié à Ramstein, en Allemagne.
- Lors du sommet de Bruxelles de 2021, l’OTAN a reconnu que les attaques vers, depuis ou dans l’espace constituent un défi évident pour la sécurité de l’Alliance et pourraient conduire à l’invocation de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord.
- Le Concept stratégique 2022, document d’orientation et plan d’adaptation de l’Alliance, souligne le rôle vital de l’espace pour la posture de dissuasion et de défense de l’OTAN.
- En février 2023, l’OTAN a annoncé son intention de mettre en place l’initiative Alliance Persistent Surveillance from Space (APSS) pour renforcer la surveillance et le renseignement spatiaux pour l’Alliance, ce qui améliorera la connaissance de la situation et la prise de décision.
Le rôle de l’espace dans un environnement de sécurité en évolution
L’espace est essentiel à la dissuasion et à la défense de l’Alliance. L’espace est à la base de la capacité de l’OTAN à naviguer et à suivre ses forces, à disposer de communications robustes, à détecter les lancements de missiles et à assurer un commandement et un contrôle efficaces. Plus de la moitié des satellites actifs en orbite autour de la Terre appartiennent à des membres de l’OTAN ou à des sociétés basées sur leur territoire.
Les Alliés de l’OTAN dépendent de plus en plus de l’espace pour diverses tâches de sécurité nationale, ainsi que pour leurs opérations militaires dans le monde entier. Les données, produits et services spatiaux constituent un catalyseur essentiel et soutiennent directement d’autres domaines opérationnels.
L’évolution des utilisations de l’espace et les progrès rapides de la technologie spatiale ont créé de nouvelles opportunités, mais aussi de nouveaux risques, vulnérabilités et menaces potentielles. Si l’espace peut être utilisé à des fins pacifiques, il peut également être utilisé à des fins d’agression. En outre, les satellites peuvent être piratés, brouillés ou utilisés comme armes, et les armes antisatellites pourraient paralyser les communications et affecter la capacité d’opération de l’Alliance.
Certains pays, dont la Russie et la Chine, ont développé et testé un large éventail de technologies anti-spatiales qui pourraient restreindre l’accès des Alliés à l’espace et leur liberté d’opérer dans l’espace. Divers risques pesant sur les systèmes spatiaux augmentent et peuvent nuire à la sécurité et aux intérêts commerciaux des Alliés.
Le Concept stratégique de l’OTAN pour 2022 réitère les préoccupations que les Alliés ont déjà exprimées concernant les menaces croissantes dans l’espace, en soulignant que les concurrents stratégiques et les adversaires potentiels investissent dans des technologies qui pourraient restreindre notre accès et notre liberté d’opérer dans l’espace, dégrader nos capacités spatiales, cibler nos civils et nos forces armées. infrastructures militaires, compromettent notre défense et nuisent à notre sécurité.
L’approche de l’OTAN à l’égard de l’espace et ses rôles clés
L’OTAN est un forum important permettant aux Alliés de partager des informations, d’accroître l’interopérabilité et de coordonner leurs actions. L’Alliance n’a pas pour objectif de développer ses propres capacités spatiales et continuera de s’appuyer sur les moyens spatiaux nationaux. L’approche de l’OTAN à l’égard de l’espace restera pleinement conforme au droit international. L’OTAN n’a pas l’intention de déployer des armes dans l’espace.
Du point de vue de la sécurité et de la défense, l’espace est essentiel pour l’Alliance, notamment dans les domaines suivants :
- positionnement, navigation et timingqui permet des frappes de précision, le suivi des forces ou des missions de recherche et de sauvetage ;
- alerte précocequi contribue à assurer la protection des forces et fournit des informations vitales sur les lancements de missiles ;
- surveillance de l’environnementqui permet les prévisions météorologiques et la planification de missions ;
- communications par satellite sécuriséesindispensables aux missions pour permettre la concertation, le commandement et le contrôle ;
- renseignement, surveillance et reconnaissancequi sont cruciaux pour la connaissance de la situation, la planification et la prise de décision.
Pour faire de l’espace un domaine opérationnel, l’Alliance renforce sa connaissance du domaine spatial et sa compréhension commune de l’environnement spatial, y compris des menaces et des risques. Il est essentiel de maintenir une connaissance de la situation et un accès fiable aux services spatiaux pour garantir le succès des opérations, missions et activités de l’OTAN.
L’OTAN développe actuellement un système stratégique de connaissance de la situation spatiale (3SAS) au siège de l’OTAN. Cette capacité permettra à l’Alliance de mieux comprendre l’environnement spatial et les événements spatiaux, ainsi que leurs effets dans tous les domaines. Le système est soutenu par un financement de 6,7 millions d’euros du Luxembourg.
Alors que 3SAS se concentre sur l’observation de l’espace, il est tout aussi important pour l’Alliance de développer des moyens qui observent la Terre et fournissent une image claire de ce qui se passe sur le terrain. À cette fin, lors de la réunion des ministres de la Défense de février 2023, un groupe d’alliés de l’OTAN ainsi que d’anciens invités (maintenant pays membres) la Finlande et la Suède ont convenu de développer l’initiative de surveillance persistante depuis l’espace (APSS). L’APSS renforcera la coopération en matière de surveillance spatiale à l’appui de la mise en œuvre de la politique spatiale globale de l’OTAN. Les moyens spatiaux, tels que les satellites, peuvent fournir des informations en temps réel sur les mouvements des forces ennemies, les conditions météorologiques et le terrain, des informations essentielles pour comprendre le champ de bataille et prendre des décisions éclairées. Ce nouveau mécanisme établira une constellation virtuelle à grande échelle de satellites de surveillance nationaux et commerciaux, appelée Aquila. Il fournira à l’Alliance des renseignements plus rapides et de meilleure qualité, intégrera encore plus de données spatiales dans l’écosystème du renseignement de l’OTAN et tirera parti des avancées technologiques du secteur commercial. La contribution initiale du Luxembourg de 16,5 millions d’euros a jeté les bases de cette initiative de transformation et permettra aux pays participants de contribuer à Aquila par le biais de leurs propres actifs, données et/ou fonds. Outre la Suède, pays invité, les 19 Alliés de l’OTAN participants sont les suivants : Belgique, Bulgarie, Canada, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Roumanie, Espagne, Suède, Turquie et Royaume-Uni. et les États-Unis.
L’Alliance intègre également l’espace dans la formation et les exercices, la planification opérationnelle, le développement des capacités, ainsi que dans ses efforts d’innovation. Les technologies émergentes transforment le domaine spatial et l’OTAN profitera de ces évolutions pour maintenir son avance technologique. À cet égard, le réseau de l’Organisation OTAN pour la science et la technologie contribue à tirer parti des capacités scientifiques et technologiques des Alliés et des partenaires.
Afin de permettre aux forces de l’OTAN de communiquer de manière plus sûre et plus rapide, l’OTAN investit plus d’un milliard d’euros dans l’acquisition de services de communications par satellite pour la période 2020-2034. Il s’agit du plus gros investissement jamais réalisé par l’Alliance dans les communications par satellite, fourni par les pays membres de l’OTAN et permettant des communications plus résilientes et plus flexibles avec les navires en mer, les moyens aériens et les troupes à travers le monde.
NATOs Space Centre
Le Centre spatial de l’OTAN a été créé en 2020 au sein du Commandement aérien allié à Ramstein, en Allemagne. Ce centre sert de point focal pour soutenir les activités, opérations et missions de l’OTAN ; partager l’information; et aider à coordonner les efforts des Alliés dans le domaine spatial.
Le Centre spatial s’adresse aux entités spatiales nationales pour garantir que les commandants de l’OTAN ont accès aux données et services spatiaux requis. La rationalisation des demandes de produits spatiaux par l’intermédiaire d’une seule entité augmente la réactivité de l’OTAN et favorise une prise de décision en temps opportun. Le Centre spatial suit de près les évolutions dans le domaine de la sécurité spatiale.
Évolution
Lors du sommet de Bruxelles de juillet 2018, les dirigeants des pays de l’OTAN ont reconnu que l’espace est un domaine très dynamique et en évolution rapide, essentiel pour la sécurité de l’Alliance, et sont convenus d’élaborer une politique spatiale globale de l’OTAN.
Lors de la réunion des ministres de la Défense de juin 2019, les Alliés ont adopté la politique spatiale de l’OTAN.
Lors de la réunion des dirigeants de décembre 2019 à Londres, les Alliés ont déclaré l’espace comme cinquième domaine opérationnel, aux côtés de l’air, de la terre, du maritime et du cyberespace. Dans leur déclaration, les dirigeants de l’OTAN ont déclaré : « Nous avons déclaré l’espace comme domaine opérationnel de l’OTAN, reconnaissant son importance pour assurer notre sécurité et relever les défis de sécurité, tout en respectant le droit international. »
Le 22 octobre 2020, les ministres de la Défense ont décidé de créer un centre spatial de l’OTAN au sein du commandement aérien allié à Ramstein.
Lors du sommet de Bruxelles de juin 2021, les dirigeants de l’OTAN ont déclaré que les attaques vers, depuis ou dans l’espace constituent un défi évident pour la sécurité de l’Alliance, dont l’impact pourrait menacer la prospérité, la sécurité et la stabilité nationales et euro-atlantiques, et pourrait être aussi préjudiciable aux sociétés modernes qu’une attaque conventionnelle. De telles attaques pourraient conduire à l’invocation de l’article 5. Une décision quant au moment où de telles attaques conduiraient à l’invocation de l’article 5 serait prise par le Conseil de l’Atlantique Nord au cas par cas..
En novembre 2021, les Alliés de l’OTAN ont condamné l’essai imprudent et irresponsable de missile antisatellite effectué par la Russie le 15 novembre 2021. Cet essai a provoqué un champ de débris orbitaux qui a considérablement accru les risques pour la vie humaine et pour les ressources spatiales de nombreux pays et entités. Ce comportement dangereux contredit directement les affirmations de la Russie selon lesquelles il s’oppose à l’armement de l’espace et porte atteinte à l’ordre international fondé sur des règles. Les Alliés restent déterminés à protéger et à préserver l’accès pacifique à l’espace et l’exploration de l’espace pour toute l’humanité.
Lors du sommet de Madrid de juin 2022, les dirigeants des pays de l’OTAN ont adopté le Concept stratégique 2022, le document d’orientation qui définit les défis de sécurité auxquels l’Alliance est confrontée et décrit les tâches politiques et militaires que l’OTAN mènera pour y répondre. En plus de décrire les menaces croissantes dans l’espace, le concept stratégique contient également un engagement des Alliés à renforcer notre capacité à opérer efficacement dans l’espace et le cyberespace pour prévenir, détecter, contrer et répondre à l’ensemble des menaces, en utilisant tous les outils disponibles. renforcera également la résilience des capacités spatiales et cybernétiques dont nous dépendons pour notre défense et notre sécurité collectives.