La Schadenfreude règne alors que Berlin paie le prix de sa ligne dure sur la dette
Le modèle standard appelle à une bonne dose de dépenses publiques qui injecteraient de l’argent dans l’économie pour lutter contre la récession actuelle. En théorie, Berlin dispose d’une grande marge de manœuvre budgétaire et d’un faible endettement par rapport à ses pairs européens. Mais les règles qu’il a instaurées, européennes et nationales, lui lient les mains. Un rythme de réductions plus lent peut constituer une bouée de sauvetage pour l’économie, mais il s’agit toujours de réductions.
Ils choisissent essentiellement de ne pas stimuler même s’ils le peuvent, a déclaré Daniel Kral, économiste principal chez Oxford Economics.
Pour l’avenir, il est difficile d’envisager une reprise significative, a-t-il ajouté.
Les diplomates européens pourraient être tentés de se réjouir des difficultés actuelles de l’Allemagne, compte tenu de son rôle de promoteur de l’austérité lors de la crise précédente. Mais en tant que première économie de la zone euro, un problème en Allemagne finit par devenir un problème pour le reste du bloc, a déclaré Davide Oneglia, directeur de la macro-économie européenne et mondiale chez TS Lombard.
Ce qui est sûr, c’est que si l’Allemagne demande à la Commission d’assouplir son calendrier de remboursement de la dette, Berlin aura plus de mal à adopter une ligne dure envers Rome et Paris si ces dernières tardent à prendre des mesures douloureuses de réduction des coûts.
Pour l’instant, il est peu probable que le gouvernement de coalition du pays parvienne à trouver l’accord nécessaire pour changer de cap. Les élections nationales de septembre prochain, au cours desquelles le parti d’opposition de centre-droit Union chrétienne-démocrate devrait obtenir de bons résultats, pourraient fournir l’espace politique nécessaire à une relance économique.
L’Allemagne dispose de toutes les ressources nécessaires pour redresser la situation, a ajouté Oneglia. S’il faut une crise pour qu’ils changent, alors une crise est la bienvenue.