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La Chambre basse française adopte un projet de loi interdisant la discrimination capillaire

L’Assemblée nationale française passé un projet de loi jeudi interdisant la discrimination sur la texture, la longueur, la couleur ou le style des cheveux d’une personne en première lecture. Le projet de loi va maintenant être soumis au Sénat pour approbation ultérieure.

Le projet de loi proposé vise à modifier le libellé des mesures anti-discrimination existantes adoptées dans le code du travail, le code pénal et code général de la fonction publique. Actuellement, les lois interdisent la discrimination fondée sur un certain nombre de motifs, parmi lesquels : l’association politique ou syndicale, les opinions philosophiques ou religieuses, l’origine, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, l’âge, le nom, l’état de famille ou de grossesse, l’état de santé, l’apparence physique, handicap, appartenance ou non-appartenance à un groupe ethnique ou à une race. Le libellé proposé dans le projet de loi ajoutera la coupe de cheveux, la couleur, la longueur et la texture à la liste des discriminations perçues.

Alors que seuls 50 des 577 députés de l’Assemblée nationale étaient présents, le projet de loi a été adopté à la majorité absolue de 44 voix. Deux législateurs ont voté contre l’adoption et quatre étaient absents.

Le projet de loi est en partie motivé par une affaire récente impliquant un agent de bord noir avec tresses qui a été licencié par Air France pour avoir refusé de se conformer au manuel interne de la compagnie exigeant que «les coiffures doivent conserver un aspect naturel et homogène » et « limitées en volume ». La Cour de cassation a jugé le 23 novembre 2022 qu’Air France avait commis une discrimination en interdisant au steward de porter des tresses, mais la discrimination était fondée sur le sexe et non sur la race puisque les tresses étaient autorisées pour les femmes dans le manuel de la compagnie à condition qu’elles soient gardées en chignon. interdit aux hommes.

Reconnaître la nécessité de lutter contre la discrimination liée aux cheveux en soi, les législateurs français cherchent à faire écho à des lois similaires sur la discrimination capillaire aux États-Unis et au Royaume-Uni. Aux États-Unis, le « Crown Act », également connu sous le nom de Création d’un monde respectueux et ouvert pour les cheveux naturels, a été adopté pour la première fois en Californie en juillet 2019, puis adopté dans 23 autres États. Au niveau fédéral, la Chambre des représentants a adopté le projet de loi en mars 2022. Cependant, il n’a jamais été officiellement voté au Sénat car il n’a pas obtenu suffisamment de soutien pour contourner l’obstruction systématique des républicains du Sénat. Au Royaume-Uni, l’organisme britannique de surveillance de l’égalité, la Commission pour l’égalité et les droits de l’homme (EHRC), a publié des directives non statutaires en octobre 2022, ordonnant aux écoles britanniques d’éviter toute discrimination fondée sur les cheveux lors de l’adaptation de leurs politiques.

Des recherches antérieures ont démontré que la discrimination fondée sur les cheveux existe sur le lieu de travail, avec un effet particulier sur les femmes et certains groupes ethniques. Une recherche conjointe menée par Dove et LinkedIn en 2023 a montré qu’environ les deux tiers des BManque de femmes aux États-Unis changeraient de coiffure pour un entretien d’embauche. Une étude antérieure réalisée en 2009 au Royaume-Uni a montré qu’un tiers des femmes blondes se teindraient les cheveux en brun pour « paraître plus intelligentes » dans un cadre professionnel.

En France, si le projet de loi protégeant les cheveux naturels a pu recueillir suffisamment de soutien à l’Assemblée nationale, il pourrait se heurter à une opposition lors de son entrée à l’Assemblée nationale. Sénat, dominé par les conservateurs.

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