Israël prend des mesures contre les « familles de terroristes » après les attentats à Jérusalem-Est

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Israël a scellé dimanche la maison familiale d’un Palestinien à Jérusalem-Est qui a tué sept personnes près d’une synagogue, dans le cadre de mesures visant à révoquer certains droits des proches des assaillants.

Le cabinet de sécurité a annoncé une série de mesures samedi soir, notamment la révocation des droits à la sécurité sociale des « familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme ».

Il a également annoncé que le domicile de Khayri Alqam, 21 ans, qui a été abattu par la police après l’attaque de vendredi, « sera mis sous scellés juste avant sa démolition ».

Un correspondant de l’AFP a vu dimanche les forces israéliennes sur la terrasse de l’immeuble après avoir scellé ses entrées, les Palestiniens évacuant leurs affaires.

Israël démolit déjà les maisons des Palestiniens qui tuent des Israéliens, bien que le processus nécessite qu’un préavis soit donné aux familles et la possibilité de faire appel de la décision.

Dani Shenhar, chef du département juridique du groupe israélien de défense des droits HaMoked, a déclaré que le fait de sceller la maison du jour au lendemain a démontré la « volonté de vengeance du gouvernement contre les familles ».

La mesure a été « prise au mépris total de l’état de droit », a-t-il dit, et HaMoked a l’intention de protester auprès du procureur général.

Plus d’armes pour les civils

Le cabinet de sécurité israélien a déclaré qu’il y aurait également une discussion dimanche sur un projet de loi visant à révoquer les cartes d’identité israéliennes des proches des assaillants.

Les mesures annoncées sont conformes aux propositions des partenaires politiques d’extrême droite de Netanyahu qui lui ont permis de revenir au pouvoir fin décembre.

Ils s’appliqueront probablement principalement aux Palestiniens de nationalité israélienne, connus sous le nom d’Israéliens arabes, et aux Palestiniens titulaires d’un permis de séjour à Jérusalem-Est.

Quelques heures après la fusillade meurtrière à l’extérieur de la synagogue dans la colonie de Neve Yaacov, un garçon palestinien de 13 ans a tiré et blessé deux Israéliens juste à l’extérieur de la vieille ville fortifiée de Jérusalem-Est.


Le garçon accusé de l’attaque dans le quartier de Silwan a été blessé par balle sur les lieux.

Aucun groupe n’a revendiqué la responsabilité de l’une ou l’autre des fusillades.

Le cabinet de sécurité a également décidé de faciliter l’obtention des autorisations de port d’armes.

« Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre », a déclaré samedi le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, devant un hôpital de Jérusalem.

Les forces israéliennes ont été placées en état d’alerte maximale et l’armée a annoncé qu’elle allait renforcer ses effectifs en Cisjordanie, tandis que les appels à la retenue se sont multipliés depuis l’étranger.

Raid meurtrier

Les attentats de Jérusalem sont survenus après la mort de neuf Palestiniens lors du raid le plus meurtrier des forces israéliennes en Cisjordanie depuis près de deux décennies.

Israël a déclaré que le raid de jeudi visait des membres du Jihad islamique, dont les militants ainsi que le Hamas ont ensuite tiré plusieurs roquettes depuis Gaza vers Israël.

La plupart d’entre eux ont été interceptés par les systèmes de défense israéliens, avant que l’armée ne réponde par des frappes sur des cibles du Hamas à l’intérieur de l’enclave palestinienne.

Aucune victime n’a été signalée de part et d’autre, mais les groupes armés de Gaza ont juré d’agir davantage.

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken est attendu à Jérusalem et à Ramallah lundi et mardi pour discuter des mesures de désescalade.

La montée de la violence fait craindre de nouvelles représailles.

Une maison et un véhicule palestiniens dans le village cisjordanien de Turmus Ayya ont été incendiés pendant la nuit, lors d’une attaque que les habitants ont imputée aux colons israéliens.

Les forces israéliennes n’ont pas immédiatement commenté l’incendie criminel lorsqu’elles ont été contactées par l’AFP.

Netanyahu, qui est revenu au pouvoir en décembre, s’est présenté pendant des décennies comme le dirigeant le mieux placé pour assurer la sécurité d’Israël et sera mis à l’épreuve par la vague de violence la plus meurtrière visant les Israéliens depuis des années.

L’attaque de vendredi près d’une synagogue a suscité l’indignation en Europe et aux États-Unis et la condamnation de plusieurs gouvernements arabes qui ont des liens avec Israël, dont la Jordanie, l’Égypte et les Émirats arabes unis.

Mais l’Autorité palestinienne dirigée par le président Mahmud Abbas a plutôt insisté sur le fait qu’Israël était « pleinement responsable de la dangereuse escalade ».

Abbas et Netanyahu doivent rencontrer Blinken séparément la semaine prochaine, des pourparlers qui ont pris une urgence renouvelée au milieu de l’effusion de sang croissante.

Ce sera la première réunion américaine de haut niveau de Netanyahu depuis son retour au pouvoir à la tête du gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël.

Les détracteurs nationaux de Netanyahu ont poursuivi leurs manifestations samedi, avec des milliers de personnes à Tel-Aviv pour s’opposer à son plan controversé de réforme judiciaire qui vise à donner aux politiciens plus de contrôle sur la Cour suprême.

Les manifestants ont observé une minute de silence pour les personnes tuées vendredi.

(AFP)

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