France : Que se passe-t-il quand Macron a déjà été battu mais que le grand mouvement populaire n’a pas encore gagné ? – CADTM

Que se passe-t-il quand on voit un représentant du (très) grand capital international aussi prestigieux que le agence de notation
Agence de notation
Agences de notation

Les agences de notation, ou agences de notation, évaluent la solvabilité. Cela comprend la solvabilité des entreprises, des organisations à but non lucratif et des gouvernements, ainsi que les actifs titrisés qui sont des actifs regroupés et vendus à des investisseurs en garantie. Les agences de notation attribuent une lettre à chaque obligation, qui représente une opinion quant à la probabilité que l’organisation soit en mesure de rembourser à la fois le principal et les intérêts à leur échéance. Les notations sont faites sur une échelle décroissante : AAA est la plus élevée, puis AA, A, BBB, BB, B, etc. Une notation de BB ou inférieure est considérée comme une obligation de pacotille car elle est susceptible de faire défaut. De nombreux facteurs entrent dans l’attribution des notations, notamment la rentabilité de l’organisation et son endettement total. Les trois plus grandes agences de notation sont Moodys, Standard & Poors et Fitch Ratings (FT).

Moodys : https://www.fitchratings.com/ Fitch Ratings dégrade la note de crédit de la France au motif si éloquent que « l’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents) font peser un risque sur le programme de réformes de Macron et pourraient exercer une pression sur une politique budgétaire plus expansionniste ». politique ou même conduire à un revirement des réformes précédentes »… ?

Alors quand Fitch va jusqu’à constater qu’en raison de la situation de « blocage politique » et des « mouvements sociaux » qui se poursuivent sans relâche, Macron risque non seulement de ne pas pouvoir poursuivre ses (anti-)réformes, mais risque même de voir les renversement de ceux qu’il a déjà réalisés, le constat est sans appel : le Macron décrit par Fitch ne peut pas être le vainqueur, il est déjà le grand perdant de l’affrontement de classe historique français en cours ! Et bien sûr, Fitch n’est pas le seul à le dire. C’est ce que disent tous les « ennemis » de Macron, mais aussi de plus en plus de ses amis : dans les médias, parmi les organisations patronales, dans la droite traditionnelle française, ou encore au sein de son propre parti. Mais c’est surtout ce que disent les Français, ou du moins la grande majorité d’entre eux, qui refusent obstinément de « s’essouffler », de « se diviser » et « d’accepter la réalité », car les médias français n’ont jamais compris. fatigué de prédire et de souhaiter au cours des quatre derniers mois.

Le fait n’est pas seulement que les manifestations du 1er mai de cette année étaient cinq ou même dix fois plus importantes que les précédentes des trois ou quatre dernières décennies ! Ce n’est pas seulement que les Français continuent de s’opposer à la (anti-)réforme à une échelle similaire à celle des quatre derniers mois, malgré son inaction officielle. (1) Ni qu’au moins la moitié de la population française se prononce pour la poursuite et l’intensification des mobilisations. Pas même que le front intersyndicale des confédérations syndicales reste uni, contredisant jour après jour les médias qui prédisent sa « division » depuis quatre mois. C’est que Macron, son Premier ministre et ses ministres ne peuvent plus quitter leurs bureaux sans être confrontés à des centaines, voire des milliers de citoyens qui les huent, allant même jusqu’à les traquer à plusieurs reprises ! Et cela se passe partout en France, même quand ils vont dans les petits villages ! Résultat : le « retour au peuple » voulu par Macron vire au fiasco puisque près de la moitié de ces « contacts » finissent par être… annulés à la dernière minute. Ou bien ils deviennent l’objet de moqueries et de moqueries lorsque ministres, préfets et policiers ordonnent la confiscation des casseroles et autres objets métalliques utilisés par les manifestants pour faire du bruit, stipulant même qu’il s’agit d' »armes de fortune » et assimilant les « casserolades ». » aux… pratiques terroristes ! De même qu’ils sont allés jusqu’à interdire et confisquer, après de stricts contrôles corporels, les cartons rouges (!) que les spectateurs de la finale de la Coupe de France de football voulaient montrer à un Macron obligé de saluer l’équipe de foot non au centre de la terrain, comme le veut la coutume, mais dans les couloirs souterrains du stade !

La leçon n’est pas seulement que « la dérision tue », parfois même plus que les armes elles-mêmes, comme le savent trop bien les Français qui utilisent cette « arme » à leur avantage depuis des siècles. C’est surtout que ceux qui l’utilisent actuellement tous les jours dans leurs casserolades et autres manifestations et contestations dans les villes et villages, ne le font pas « sur commande ». Ils le font spontanément, faisant preuve d’ingéniosité (dans le choix des formes de lutte) et d’auto-organisation lorsqu’ils se réunissent, discutent, décident et agissent en ralliant jeunes et vieux, syndiqués et non syndiqués, ouvriers et chômeurs, paysans et ouvriers. , hommes et femmes, ouvriers et intellectuels, militants confirmés et primo-manifestants Bien sûr, contre la (anti)réforme des retraites et le détesté Macron, mais aussi pour changer radicalement de vie et de travail ! Résultat : même des villes et villages où il n’y a jamais eu une seule manifestation voient désormais un quart voire un tiers de leur population descendre dans la rue ! Comme dans le petit village de Charny Orée quelque part dans le centre de la France, où, pour la première fois de son histoire, 110 de ses 500 habitants ont manifesté. Ou à Ouessant, cette petite île de Bretagne balayée par les vents, qui a vu 184 de ses 830 habitants participer à la première manifestation jamais organisée sur l’île…

A tout cela, on pourrait ajouter que les syndicats français, jusqu’ici discrédités et plutôt squelettiques, ainsi que la Confédération paysanne, recrutent désormais comme jamais auparavant car, selon les sondages, ils sont devenus beaucoup plus populaires. que tous les partis politiques et autres institutions traditionnelles. Bref, ce qui a rendu la société française actuelle littéralement méconnaissable ces 3-4 derniers mois, c’est ce qui se voit aujourd’hui à l’œil nu : l’énorme changement de ses traits extérieurs, l’ambiance festive qui règne dans ses manifestations, que seul un il y a quelques mois ressemblaient à des funérailles. L’ingéniosité, la solidarité et la confiance en soi des manifestants qui (re)découvrent la joie de l’action collective et de l’initiative personnelle. Leur musique, leurs chants et leurs danses, même lorsqu’ils suffoquent sous les gaz lacrymogènes et reçoivent une pluie de coups de matraque de la police. Leurs sourires et leur optimisme, alors qu’ils étaient jusqu’à récemment maussades et fatalistes permanents. Les conversations et les échanges entre inconnus, alors qu’il y a seulement quelques mois, chacun s’évitait et se craignait. Tous ces signes ne peuvent être trompeurs : ils sentent la poudre à canon et nous rappellent quelque chose de Mai 68..

La conclusion que nous partager
Partager
Une unité de participation dans une société ou un actif financier, représentant une partie du capital social total. Son propriétaire (un actionnaire) a le droit de recevoir une distribution égale de tous les bénéfices distribués (un dividende) et d’assister aux assemblées d’actionnaires.
avec beaucoup d’analystes français, et pas seulement de gauche, c’est que quelle que soit l’issue finale du conflit des retraites, le mouvement qui a réussi à se développer est désormais si inédit, si large, si radical et si profondément ancré dans la société française qu’il est impossible qu’elle soit écrasée, même par la police et la répression sans précédent (pour une démocratie) de la « Macronie ». Car au fil des semaines, l’immense mouvement populaire ne remet plus seulement en cause l'(anti-)réforme des retraites, mais toute la politique inhumaine du très dangereux Monsieur Macron et, surtout, le très misérable travail et vie promis. par son capitalisme néolibéral…

Cependant, il y a un… grand cependant : il ne s’agit pas seulement de la défaite de Macron mais aussi de la victoire des syndicats, du mouvement, du peuple et des travailleurs. Car malgré ces quatre mois de mobilisations de masse historiques et exemplaires, il est indéniable que Macron n’a pas fait la moindre concession et qu’au contraire, il devient de plus en plus arrogant, de plus en plus autoritaire, intensifiant la répression et ronge une démocratie déjà mauvaise. Pourquoi cela est-il ainsi? Car l’énorme mouvement populaire a voulu mais n’a pas pu le frapper là où ça fait le plus mal, dans son économie (capitaliste) qu’il n’a pas réussi à bloquer !

Les causes de cette faiblesse sont nombreuses et facilement identifiables, la principale étant que les travailleurs sont appauvris, ce qui les rend réticents à faire grève s’ils ne veulent pas mourir de faim eux-mêmes et leurs familles. Ce problème est accentué par le fait que les grèves appelées par les syndicats sont peu mobilisatrices, car ce sont généralement des grèves d’un jour et des avertissements, sans objectif clair exprimant la volonté d’aller jusqu’au bout, jusqu’à ce que les patrons ou le gouvernement soient vaincu. De plus, à notre époque, les gouvernements néolibéraux semblent totalement insensibles aux conséquences sociales et politiques de leur attitude intransigeante, si bien que le succès de toute revendication nécessite désormais bien plus que des mobilisations traditionnelles. Il faut plutôt quelque chose qui ressemble de plus en plus à une vraie… révolution !

Le problème que nous avons esquissé est très vaste et il n’est ni seulement actuel ni seulement français. Cela nous concerne tous, c’est le problème brûlant de nous tous. Que faut-il faire pour bloquer et paralyser l’économie capitaliste, et aussi pour briser l’intransigeance de dirigeants de plus en plus autoritaires et antidémocratiques ? Il est évident que personne aujourd’hui n’a de réponses toutes faites à cette question majeure de notre temps, et ce n’est pas dans cet article que la réflexion pertinente commencera à se développer. Nous nous bornons donc pour l’instant à constater qu’au-delà de toutes ses autres vertus, la mobilisation historique toujours en cours du mouvement ouvrier français apporte quelque chose qui constitue une très grande contribution aux mouvements ouvriers et populaires mondiaux, à tous l’humanité opprimée et à toute l’humanité en lutte : c’est ouvrir le débat sur l’identification et la solution des problèmes cruciaux auxquels ces mouvements ouvriers et cette humanité en lutte sont confrontés dans leur lutte pour mettre à genoux le grand ennemi de classe devant il est trop tard pour l’humanité et la planète…

Note

1. Voir nos 5 articles précédents sur le même sujet : mai 1968 – mars 2023 !

https://oaklandsocialist.com/2023/03/18/france-the-historic-counterattack-of-the-workers-movement-puts-the-political-system-itself-in-deep-crisis/

https://oaklandsocialist.com/2023/03/10/france-days-of-exacerbation-of-a-historic-class-conflit/

https://oaklandsocialist.com/2023/02/17/france-millions-of-demonstrators-ready-to-escalate-the-strikes-and-paralyse-the-country/

France : vers une explosion sociale aux proportions historiques !

www.actusduweb.com
Suivez Actusduweb sur Google News


Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite