Carnet de voyage : coup de foudre

Carnets de voyage de la vraie France. Carnet de Voyage est un récit de voyage personnel hebdomadaire en France envoyé par des lecteurs. Si vous souhaitez écrire une histoire pour Carnet de Voyage, rendez-vous ici pour plus de détails sur la façon de soumettre.

je ont venir dos ici! déclara ma mère Jutta en prenant une autre gorgée de champagne Taittinger dans un gobelet en verre.

C’était un soir de septembre 1993, le dernier jour de notre voyage épique mère-fille à travers l’Europe. Vêtus de nos pyjamas, nous levons nos verres et regardons par la fenêtre de l’hôtel Louis II à Paris 6e arrondissement. J’avais ouvert les volets à persiennes de notre minuscule chambre du deuxième étage pour un dernier regard sur la rue St-Sulpice, en contrebas.

N’y a-t-il pas une autre petite bouteille dans le minibar ? Maman a demandé innocemment. Pourquoi oui, il y en avait.

Notre raison de célébrer était notre succès à retracer le chemin de ma mère née en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’elle est devenue une personne déplacée. Après avoir fui son lieu de naissance en Europe centrale en 1945 à l’adolescence et avoir été sans abri pendant de nombreuses années, elle a finalement rencontré mon père, un sergent de l’armée américaine, et a émigré aux États-Unis. avec moi pour chercher ce qui restait de son passé.

Après des visites douces-amères en Pologne, en République tchèque et en Allemagne pour trouver des endroits où elle a vécu et travaillé en tant que réfugiée, nous sommes arrivés à Paris. J’avais récemment visité la Ville Lumière et l’avais ajoutée à notre itinéraire, pensant que maman aimerait ça.

Qui peut résister au pain en forme de crabe ? Kathleen Patton

Je ne savais pas à quel point j’étais prémonitoire ! Suite à nos nouvelles expériences à travers l’Europe, l’endroit où elle devait revenir était Paris. Nous reviendrions par la suite quatre fois de plus dans l’enivrante capitale française qu’elle adorait instantanément.

Lors de ce premier voyage, nous avons dîné à la Brasserie Balzar, où maman a admiré notre serveur aux yeux noirs et lui a dit : Ne pensez-vous pas qu’il ressemble à l’acteur Louis Jourdan ? Dans une boutique vintage de la rue de Rennes, elle a trouvé une belle blouse à 100 francs qui lui allait parfaitement. Après être allés au cinéma sur le boulevard St-Germain, nous avons dégusté un lapin mijoté sauce moutarde. Nous avons cherché des draps provençaux au grand magasin La Samaritaine, tous deux choisissant la même nappe. Elle a été enchantée par les jardins du Luxembourg sous la pluie et a annoncé qu’elle voulait les revoir par un temps plus clément.

Je l’ai donc ramenée à Paris au mois de juin suivant, louant un modeste appartement de vacances rue de l’Ecole-Polytechnique. Cette fois, je l’ai emmenée au troisième étage de la Tour Eiffel, en utilisant mon français de base. Nous avons visité le fabuleux Louvre et traversé la Seine dans un bateau-mouche, en admirant les monuments parisiens depuis le pont supérieur. Sur le St-Louis, j’ai ramassé un délicieux sandwich au poulet à emporter dont nous avons convenu qu’il avait beaucoup plus de poulet que la volaille américaine ordinaire. Les jardins du Luxembourg étaient en effet plus jolis à la lumière du soleil. Et bien sûr, nous sommes retournés à la Brasserie Balzar pour vérifier Louis.

Jutta chez Ma Bourgogne Kathleen Paton

Trois voyages supplémentaires sur une douzaine d’années ont élargi nos horizons parisiens. Maman a été ravie par la rue Mouffetard, où nous avons partagé le déjeuner au Mouffetard et un serveur a gentiment fait remarquer, je pensais que vous étiez des sœurs. Elle m’a accompagné à des performances mémorables au Palais Garnier et à l’Opéra Bastille, sans jamais faiblir dans son attention ou son énergie dans ses 70 ans. Une fois, je lui ai demandé de courir vers un bus, et après que nous ayons sauté à bord, elle s’est exclamée : Plus besoin de courir !

Près du boulevard Montparnasse, nous avons dîné sur du salé choucroute garnie dans un restaurant alsacien cosy. Nous avons acheté de vieilles gravures auprès de vendeurs le long de la Seine et bu du vin dans le Marais. Partout dans la ville, nous avons essayé des chaussures élégantes, parcouru des marchés en plein air et grignoté de délicieuses pâtisseries. A chaque visite, on se délectait des propositions infiniment captivantes de son Paris bien-aimé.

Lors de notre dernier voyage, j’ai réservé une visite guidée à pied de cinq chocolatiers haut de gamme. À ce moment-là, maman avait 78 ans, mais elle ne s’est jamais plainte, apprenant patiemment les pourcentages de cacao et les confections de luxe. À la fin des trois heures, a-t-elle fait remarquer, je pense que notre guide voulait passer du temps avec nous !

Maman a maintenant 91 ans et ses jours de voyages internationaux sont derrière elle. Mais nous chérissons nos photos et carnets de voyage, nos souvenirs et nos souvenirs. On se souvient encore d’être debout à la fenêtre de l’hôtel Louis II en pyjama, en train de boire du champagne.

Comme l’homme l’a dit, eh bien toujours Paris.

Kathleen Paton est une éditrice et rédactrice à la retraite basée à New York. Pendant plus de 30 ans, elle a voyagé dans toute la France, le plus récemment à Paris et à Antibes et a invariablement trouvé les Français polis, serviables et accueillants.

Crédit photo principal : Kathleen et sa mère rue Mouffetard à Paris Kathleen Paton

Votre adresse email ne sera pas publiée. les champs requis sont indiqués *

www.actusduweb.com
Suivez Actusduweb sur Google News


Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepteLire la suite