#image_title

Un organisme gouvernemental est-il vraiment le premier incubateur français ?

Cet article est paru pour la première fois dans la newsletter quotidienne de Sifted, inscrivez-vous ici.

Mardi, j’ai assisté à une soirée karaoké. Pas n’importe quelle soirée karaoké mais le chant hebdomadaire à La Felicit, le bar-restaurant italien appartenant à Big Mamma niché au fond de Station F, qui a largement contribué à la renommée et à la gloire du campus et incubateur de startups parisiens.

C’est un lieu où se déroulent régulièrement des réunions d’équipe, des cafés d’introduction et des apéritifs après le travail. Le Les nuits de la CastafioreLes mardis sont ouverts à tous, ce qui signifie qu’ils sont le lieu où les startupers peuvent se mêler aux gens normaux, comme l’a dit un fondateur, et rappelez-vous qu’il y a plus en dehors de notre bulle.

C’est occupé pour une soirée d’école. En regardant tout cela dégénérer alors que le même fondateur montait sur scène avec une interprétation impeccable de Sir Mix-A-Lots Baby Got Back, je me demandais si nous allions enfin concrétiser ce que le président français Emmanuel Macron avait en tête lorsqu’il a déclaré, fraîchement après avoir gagné lors des élections de 2017, il souhaitait que le pays devienne une nation startup.

C’est la même année que Station F a été lancée avec le soutien du fondateur milliardaire français Xavier Niel, en tant que nouveau pôle de la technologie française et qui, selon de nombreux fondateurs et investisseurs, a marqué un tournant pour l’écosystème. Les levées de fonds des startups ont plus que triplé entre 2017 et 2023, passant de 2,5 milliards à plus de 8 milliards, selon les données du cabinet de conseil EY.

La politique gouvernementale a donné un grand coup de pouce au secteur technologique. Macron a poussé plusieurs réformes fiscales en 2018, encourageant les particuliers fortunés à investir leur capital et réduisant l’impôt sur les sociétés de près de 35 % à 25 % et une commission gouvernementale a récemment constaté que dans les secteurs les plus touchés par les réformes, les taux de création d’entreprises depuis 2017 ont grimpé en flèche.

Aux côtés de nombreuses autres initiatives, comme le programme Choose France, destiné à convaincre les investisseurs internationaux de soutenir les entreprises françaises, celle-ci a été un catalyseur pour la tech française. Il y a eu un changement dans la mentalité et dans les perceptions de l’entrepreneuriat, me dit un dirigeant d’une scale-up. Un entrepreneuriat décomplexé, en quelque sorte.

C’est également devenu la norme de voir se lancer des incubateurs, des accélérateurs, des campus de startups et des studios. Mais il y a une organisation en particulier qui a retenu mon attention ces derniers temps. France Travail, l’organisme gouvernemental qui gère les allocations de chômage, a déjà été qualifié de meilleur incubateur de France, une référence ironique aux tentatives croissantes des organisations de transformer les demandeurs d’emploi en fondateurs.

France Travail propose un soutien financier aux demandeurs d’emploi qui créent une entreprise, comme des allocations mensuelles qui complètent le premier salaire des fondateurs, ou des fonds plus importants pour aider au financement nécessaire au démarrage d’une entreprise. Depuis 2019, elle a étendu ces droits aux salariés qui décident de quitter une entreprise pour créer la leur. En 2022, 166 000 demandeurs d’emploi ont créé une entreprise, selon l’organisation qui représente une entreprise sur six fondée en France cette année-là.

Cela m’a fait réfléchir : comment, le cas échéant, cela se traduit-il dans le monde des startups ? Les demandeurs d’emploi se sentent-ils plus en mesure de lancer leur propre entreprise dans le pays des startups de Macron ? Et le système français d’allocations de chômage soutient-il réellement certaines des prochaines licornes technologiques ? Si cela ressemble à votre histoire, j’aimerais entendre vos réflexions sur un morceau. Contactez-nous ici.

www.actusduweb.com
Suivez Actusduweb sur Google News


Ce site utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite