Repenser la souveraineté numérique de l’Europe

En choisissant la Finlandaise Henna Virkkunen comme vice-présidente exécutive de la Commission pour la souveraineté technologique, la sécurité et la démocratie, Ursula von der Leyen a clairement indiqué qu’elle souhaitait que l’Union soit compétitive à l’échelle mondiale sur les questions numériques. | Photo de la piscine par John Thys via Getty Images

Si von der Leyen veut réellement rendre le bloc plus compétitif, comme le souligne le récent rapport de l’ancien président de la Banque centrale européenne Mario Draghi, elle doit alors permettre aux entreprises européennes d’exceller sur la scène mondiale plutôt que de simplement choisir les gagnants parmi les géants industriels traditionnels du bloc.

Heureusement, sa nouvelle Commission dispose des éléments nécessaires pour y parvenir.

En choisissant la Finlandaise Henna Virkkunen, membre de longue date du Parlement européen et experte des priorités numériques de l’Europe, comme vice-présidente exécutive de la Commission pour la souveraineté technologique, la sécurité et la démocratie, Ursula von der Leyen a clairement indiqué qu’elle souhaitait que l’Union soit compétitive à l’échelle mondiale sur les questions numériques.

Membre du groupe D9, qui regroupe des pays membres de l’UE partageant les mêmes idées et privilégiant l’innovation plutôt que le protectionnisme, la Finlande est l’exemple parfait d’une version plus dynamique de l’agenda numérique européen. Le pays dispose actuellement du plus grand nombre de services de cloud computing parmi les membres de l’UE, un pilier de la croissance économique future, et a doublé ses efforts en matière de calcul haute performance public, une condition nécessaire à la création de systèmes d’IA de nouvelle génération.

Cela devrait servir de modèle au reste de l’Europe.

Virkkunen travaillera en étroite collaboration avec Frances Stéphane Sjourn, désormais responsable de la prospérité et de la stratégie industrielle de la Commission. En tant qu’allié proche du président français Emmanuel Macron, qui défend avec force un programme de souveraineté technologique favorisant les intérêts français au détriment de ceux du bloc plus large, Sjourn devrait continuer à faire pression pour une politique industrielle forte qui flirte souvent avec le protectionnisme.

Ursula von der Leyen doit rejeter toute forme de souveraineté technologique qui isole l’économie européenne du reste du monde. Elle devrait donner à sa nouvelle Commission, notamment par l’intermédiaire de Virkunnen et de Sjourn, les moyens de mettre de côté la rhétorique protectionniste et de tenir les promesses de croissance numérique pour les cinq prochaines années.

En prenant le contrôle des leviers de pouvoir à Bruxelles, Ursula von der Leyen a montré qu’elle pouvait agir avec détermination. Il lui faut désormais orienter ses ambitions vers une Europe qui soit une puissance d’innovation tournée vers le monde, ce qu’elle a vraiment la possibilité de devenir.

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