Poutine reconnaît que des « islamistes radicaux » ont perpétré l’attentat terroriste à Moscou
En 2014, la Russie a envahi illégalement la Crimée et l’a annexée à l’Ukraine, et des combattants soutenus par le Kremlin se sont emparés de territoires dans l’est de l’Ukraine. En 2022, la Russie a lancé une invasion à grande échelle de l’Ukraine.
Évitant d’éventuelles questions sur les défaillances du Kremlin en matière de sécurité, d’autant plus que l’ambassade américaine en Russie a averti que des militants islamistes prévoyaient d’attaquer Moscou au début du mois, Poutine a immédiatement cherché à blâmer l’Ukraine pour le massacre de vendredi dernier. Mais sans aucune preuve pour étayer son affirmation selon laquelle Kiev était derrière l’attaque, et avec une branche du groupe djihadiste État islamique revendiquant la responsabilité et publiant des images de la fusillade, Poutine a finalement été contraint de vérifier le nom de l’Etat islamique lundi.
Pourtant, Poutine, qui a bâti son régime autoritaire sur une image d’homme fort, a laissé entendre que les relations chaleureuses de la Russie avec le Hamas et la position d’Israël sur la guerre à Gaza signifiaient que le pays ne serait pas une cible de l’EI.

« Les organisations islamiques radicales, voire terroristes, sont-elles vraiment intéressées à frapper la Russie, qui défend aujourd’hui une solution équitable à l’escalade du conflit au Moyen-Orient ? » a demandé Poutine lors de la vidéoconférence de lundi, ignorant le conflit de longue date entre l’État islamique et son pays.
Poutine a soutenu le régime de l’autocrate Bachar al-Assad contre l’État islamique pendant la guerre civile syrienne ; en septembre 2022, des militants de l’Etat islamique ont revendiqué la responsabilité d’une attaque meurtrière contre l’ambassade de Russie à Kaboul. Une branche de l’Etat islamique opère également dans le Caucase, notamment en Tchétchénie, où les séparatistes tentent depuis des années de violer le pouvoir de la Russie.
Kiev, quant à elle, a nié avec véhémence tout lien avec l’attaque terroriste de la semaine dernière et a accusé Poutine de l’utiliser pour justifier une nouvelle agression contre l’Ukraine.