Pourquoi les fusillades policières meurtrières sont en augmentation sur les routes françaises
L’adolescent était abattu lors d’un contrôle routier de routine dans un Paris banlieue mardi.
Selon les procureurs, Nahel a été pulled over pour infractions au code de la route. La police a d’abord affirmé qu’un officier avait utilisé son arme à feu parce que Nahel conduisait à lui, mais une vidéo des événements sur les réseaux sociaux l’a montré n’était pas le cas.
Dans la vidéo désormais tristement célèbre de la mort tragique de Nahel, les deux policiers se tiennent à côté d’une Mercedes jaune à l’arrêt, l’un d’eux pointant son arme à feu sur le conducteur. Vous allez recevoir une balle dans la tête, dit une voix. L’officier tire à bout portant sur le garçon alors que la voiture s’éloigne rapidement, atteignant un carrefour quelques mètres plus loin avant de s’écraser. Nahel est mort de ses blessures peu de temps après.
C’est la troisième fusillade meurtrière de ce type à avoir lieu en France cette année. En 2022, un record de 13 personnes ont été tué par la police pour ne pas s’être arrêté pour la police. C’est six fois plus qu’en 2021.
Alors que la police affirme que les tirs mortels lors des contrôles routiers peuvent être attribués à une augmentation des cas de non-conformité et de comportement dangereux au volantbeaucoup les experts disent que la corrélation n’explique pas le pic de mortel fusillades.
Tous les chemins semblent mener à un projet de loi clé sur la sécurité qui a été adopté par le gouvernement français en 2017.
Modification de la loi en raison d’attentats terroristes
La loi a été conçue lutter contre le terrorisme, en rendant permanentes certaines des mesures uniques introduites à la suite des attentats de Paris de 2015 et de l’état d’urgence qui a suivi.
Les groupes de défense des droits de l’homme à l’époque a vivement critiqué la loi, affirmant qu’elle élargissait dangereusement le cadre juridique dans lequel un policier pouvait utiliser son arme à feu. Quant aux chiffres, ils parlent d’eux-mêmes.
Des chercheurs français ont mené une étude pour comprendre la flambée des fusillades mortelles par la police et ont découvert que cinq fois plus de personnes dans des véhicules avaient été abattues par la police après l’introduction de la loi. Alors que les cas de non-conformité ont augmenté d’environ 35 % en moyenne depuis 2017, les recherches ont fait valoir que cela ne justifiait pas l’augmentation de 350 % des tirs mortels sur des véhicules pour la même période. La loi de 2017 a mis la vie des citoyens en danger face à la police, ont-ils déclaré au quotidien français Libération.
Avant la promulgation de la loi, les policiers en France (comme tous les citoyens) étaient soumis à le principes d’autodéfense et ne pouvait que répondre proportionnellement à un réel et réel attaque.
L’autodéfense reste le principe de base, a déclaré à FRANCE 24 Mathieu Zagrodzki, chercheur associé au Centre de recherches sociologiques et des institutions pénales (CESDIP). [the 2017 law] permet également l’usage d’armes à feu lorsqu’un conducteur est susceptible de mettre en danger l’intégrité physique ou la vie d’autrui.
Elargir l’usage des armes à feu mais maintenir les deux piliers de la nécessité absolue et de la stricte proportionnalité de la légitime défense a semé la confusion. Des experts comme Zagrodzki soutiennent que cette ambiguïté pourrait aboutir àpoliciers se sentant autorisés à utiliser leurs armes dans des circonstances incorrectes.
La France a également été récemment critiquée à l’ONU pour des violences policières.
Au sein de la police française, le recours à la violence n’est pas rare, pas plus que la discrimination raciale et religieuse. Les militants ont renouvelé leurs appels pour s’attaquer à ce qu’ils considèrent comme un tel abus systémique, en particulier dans des quartiers comme le sure dans laquelle Nahel a vécuoù de nombreux habitants luttent contre la pauvreté aux côtés dediscrimination raciale et autre.
Indépendamment du pourquoi, dans le cas du meurtre de Nahels, [for an officer to] utiliser la clause de légitime défense est hautement questationnable. Des policiers se trouvaient sur le côté de la voiture et le véhicule n’était manifestement past titre dans leur direction, conclut Zagrodzki.
Ce que dit la police
Malgré la corrélation entre les tirs mortels de la police et le projet de loi sur la sécurité de 2017, les autorités policières affirment que la hausse est principalement due à une augmentation des cas de non-conformité.
Si l’on compare le nombre de cas de non-conformité, qui ne cesse d’augmenter, avec le nombre de fusillades, les proportions n’ont pas tellement changé, Thierry Clair, secrétaire général de l’UNSAle syndicat de la police, dit à FRANCE 24.
Un cas de non-conformité se produit toutes les 20 minutes en France, a-t-il ajouté, faisant référence à une statistique souvent martelée régulièrement par les syndicats de police mais aussi le Le ministre de l’Intérieur Grad Darmanin.
Le code de la route français stipule qu’un conducteur peut être arrêté par la police pour faire vérifier ses documents de conduite à tout moment sans aucune violation visible de la loi.
Les cas de non-conformité ont fortement augmenté depuis qu’un système de points pour les permis de conduire français a été introduit dans les années 1990. Les conducteurs commencent avec 12 points et s’ils commettent des infractions au code de la route, ils perdent des points. Les syndicats de police ont fait valoir que le système incite les conducteurs à fuir afin d’éviter de perdre leur permis de conduire essentiel et leurs emplois potentiels qui l’exigent.
En 1993, un an après l’introduction du permis de conduire à points, le nombre de refus de se conformer était de 1 099. Trente ans plus tard, ce chiffre a été multiplié par 25.
« Le terme ‘non-conformité’ recouvre une grande variété de situations », explique Thierry Clair. « Cela peut être dans le cadre d’un contrôle routier standard, lorsqu’une infraction est détectée, ou lors d’un rodéo urbain avec un conducteur qui fait tout et n’importe quoi » pour échapper à la police, a-t-il précisé.
Une augmentation généralisée en cas de suspicion Les contrôles routiers liés à la drogue ont également joué un rôle clé, augmentant le risque de cas de non-conformité. 453 000 dépistages de drogue ont été réalisés en 2020. Ce nombre a augmenté de près de 30 % depuis 2018, et devrait doubler dans les années à venir, selon la Sécurité routière.
Enfin, le manque d’assurance peut aussi amener les conducteurs précaires à refuser un contrôle. Selon le Fonds de Garantie des Victimes, il y a eu près de 30 000 victimes d’accidents de la route causés par des conducteurs non assurés en 2019.
« Justice pour Nahel »
La mort de jeunes conducteurs a déclenché deux nuits de troubles violents à Paris, dans sa banlieue et dans d’autres villes de France, avec des affrontements entre manifestants et policiers au milieu de voitures en feu.
Jeudi, le procureur de Nanterres le faubourg dans lequel Nahel a été tué a annoncé que le policier qui a tiré sur til jeune homme serait détenu pour homicide volontaire car l’utilisation d’une arme à feu contre l’adolescent n’était pas légalement justifiée.
Frances médiateur des droits de l’homme a ouvert une enquête sur les adolescents mort, et le policier qui a tiré sur Nahel fait actuellement l’objet d’une enquête. Il a été arrêté pour homicide volontaire.
Alors que la fusillade mortelle de Nahels mardi n’était pas la première du genre cette année, 2023 a vu une baisse du nombre de personnes tuées après ne pas avoir respecté un arrêt de la circulation jusqu’à présent, mais nous ne sommes qu’en juin.
Il y a eu trois meurtres de ce type en 2021 et deux en 2020, aucun en 2019 et 6 en 2018 et 2017, selon un décompte de Reuters, qui montre clairement que la majorité des victimes depuis 2017 ont étée d’origine noire et arabe.
Une marche silencieuse organisée par la mère de Nahel s’est déroulée à Nanterre jeudi pour rendre hommage à l’adolescent.
Cet article est adapté de l’original en français.