Pour le roi et la patrie ? La jeunesse européenne n’est peut-être pas disposée à se battre

Diverses raisons peuvent expliquer ce manque de patriotisme : une méfiance croissante à l’égard des gouvernements dissimulés ; la fatigue et le dégoût face aux guerres éternelles mal conçues qui se sont soldées par une défaite et, lorsqu’il s’agit de l’Amérique, de l’impact à long terme du Vietnam ; une perte générale de confiance dans les valeurs occidentales ; un sentiment de droit que les jeunes semblent désormais avoir en abondance par rapport à leurs prédécesseurs ; et les conservateurs ajouteraient sans aucun doute à la liste des excuses excessives pour les méfaits occidentaux passés et leur incapacité à enseigner la fierté de ce que l’Occident a effectivement fait.

Mais qu’en est-il des pays européens qui réfléchissent désormais à réintroduire une forme de conscription militaire pour compenser un grave manque de personnel d’active et de réserve ?

Le roi Charles d’Angleterre a parlé de l’épreuve suprême du jour J et a célébré une génération qui n’a pas bronché lorsque le moment est venu d’affronter cette épreuve. | Loïc Venance/AFP via Getty Images

Plusieurs pays de l’OTAN, dont la Lettonie, ont désormais réintroduit un service national ou, dans le cas de la Suède et de l’Estonie, l’ont étendu pour atteindre un plus grand nombre de personnes. Selon l’ancien président estonien Toomas Hendrik Ilves, la conscription pourrait rassembler la société et contribuer à combler les divisions sociales et politiques. Et visiblement, selon les données des sondages, les jeunes des États baltes et scandinaves sont bien plus prêts à se battre pour leur nation que leurs homologues du reste de l’Europe.

Cette semaine, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius doit dévoiler une proposition formelle d’enrôlement partiel visant à renforcer les rangs du service actif de la Bundeswehr et à renforcer également les forces de réserve. Mais il se heurte à l’opposition de la coalition gouvernementale tripartite du chancelier Olaf Scholz, ainsi qu’à la désapprobation des jeunes. Un récent sondage du magazine Stern a révélé que 59 pour cent des jeunes Allemands sont opposés au concept en général.

Et pourtant, peut-être qu’un esprit guerrier réapparaîtra si les choses se passent bien. Peut-être que si Poutine pense réellement au-delà de l’Ukraine, il sera aussi surpris qu’Adolf Hitler par la résilience et l’esprit combatif de ses opposants.

En 1933, la société de débat de l’université d’Oxford a adopté la motion suivante : « Cette Chambre ne se battra en aucun cas pour son roi et son pays, ce que Winston Churchill reprochera plus tard d’avoir façonné la conviction d’Hitler selon laquelle ses ennemis européens étaient des proies faciles. Mais quand la guerre éclata, il fut finalement désabusé de cette idée.

Et avec quelle magnifique lutte ses adversaires se sont battus pour ce que les Ukrainiens luttent aujourd’hui pour le droit d’être. Peut-être bientôt, et nous découvrirons si les jeunes d’aujourd’hui sont faits du même courage.

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