Pilote, lappli pour suivre les réformes qui a fait flop

Insuffler les méthodes du privé dans la gestion de l’Etat : c’était l’objectif de Pilote, une application de pilotage des réformes voulues par Emmanuel Macron.

Lide de loutil est de réduire chaque réforme prioritaire du gouvernement deux ou trois indicateurs, et de suivre leur avancée sur un tableau de bord. Avec des indicateurs disponibles par département ou au niveau national, et pouvant être analysé depuis l’Elyse jusquaux préfectures, en passant par les ministres.

Pilote à conue à partir de 2020 et sa mise en œuvre initiale chez confie Capgemini. Mais sa première version n’était pas complètement au point.

Selon plusieurs témoignages, l’application accumulait les bugs et les défauts, tant et si bien qu’une nouvelle version vient de sortir, intégralement réalisée par l’administration, à apprendre POLITICO auprès de plusieurs utilisateurs.

La direction interministérielle de la transformation publique (DITP) justifie le recours à un cabinet de conseil par le besoin d’agir rapidement et l’absence, à l’époque, de concepteurs et développeurs maison. Le cabinet de Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, vante une volont d’être plus itratif, c’est–dire de sortir rapidement une première version perfectible et améliorée ensuite les suivantes.

Sous-surveillance

La conception et le développement de Pilote et de sa version publique, le baromètre de l’action publique, ont coûté 6,1 millions d’euros, dont 3,58 millions facturs par Capgemini, selon la Cour des comptes.

Le cabinet de conseil at chargé en 2020 d’une vaste mission allant du recueil de la donne la structuration des indicateurs et leur visualisation dans lappli, selon les fichiers de la commission denqute snatoriale sur les cabinets de conseil.

Les indicateurs sont résumés graphiquement par des barres d’avancement, un tableau de bord en temps rel qui avait fait dire Europe 1 que l’application plaait les ministres sous la surveillance de l’Elyse et qu’Emmanuel Macron la consulterait régulièrement.

Lapplication est aussi très surveillée dans les préfectures : la russite des réformes sur le terrain est un critère pour calculer les bonus des préfets un complément indemnitaire annuel. Les indicateurs permettent de mesurer une partie de leur russite.

Ces indicateurs sont variés. Par exemple, il en existe trois pour suivre l’insertion des jeunes : le nombre annuel de recrutements des jeunes depuis 2017, le nombre de recrutements depuis le plan Un jeune, une solution et le nombre de parcours d’insertion effectus.

Enfer ergonomique

Capgemini est en charge non seulement du développement des outils, mais également de l’accompagnement des agents.

Problème, selon ses détracteurs : les outils de saisie des données ne sont pas forcément adaptés, et sont plutôt imaginés pour une utilisation dans des contextes financiers. Les utilisateurs voient ainsi des signes et des indicateurs qui ne sont pas rien de montaire.

Tout était en anglais, se souvient aussi un utilisateur.

Tout indicateur chiffré, comme le nombre d’entreprises ayant publié leur index de légalité professionnelle, doit ainsi tre entré dans l’application grâce à un bouton financesselon un mode d’emploi de l’application que nous avons pu consulter.

C’est un enfer en termes d’ergonomie, déplore le mme utilisateur qui affirme avoir dégradé la qualité des données dont il disposait pour les ajouter dans l’application.

Mme si une autre utilisatrice se souvient d’un outil qui fonctionnait bien de son point de vue, l’application était suffisamment dysfonctionnelle pour quelle ne soit utiliser que pour fournir les données lors des comptes rendus l’Elyse.

Plutt que de regarder l’application en ligne, les indicateurs étaient traduits sur des fichiers PowerPoint imprimés, selon plusieurs utilisateurs de l’application. Ces mêmes fichiers étaient consultés lors des rendez-vous réguliers avec Alexis Kohler.

Tous les documents ainsi présents n’avaient pas vocation tre dans Pilote, justifient la direction interministérielle.

Face à tous ces bugs, et plus largement pour reprendre la main sur les outils alors que de nouveaux indicateurs étaient en cours de définition, la DITP a finalement décidé de internaliser le développement de l’application.

L’objectif de cette nouvelle formule est de rendre le tableau de bord plus opérationnel, de fluidifier l’intégration des données et de faciliter la saisie, explique une porte-parole de la DITP.

Un ple de six personnes à créer pour prendre en charge la deuxième version de Pilote et assurer l’animation et le support pour la communauté des utilisateurs qui comptent plus de 4 500 personnes.

Sollicit, Capgemini n’a pas répondu à nos interrogations.

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