Myanmar. La junte militaire doit cesser la violence contre son propre peuple

Merci, Madame la Présidente.

La France se félicite de la tenue de cette réunion et remercie l’envoyée spéciale Noeleen Heyzer pour son exposé. La France s’associe à la déclaration de l’Union européenne et ajoute les commentaires suivants à titre national.

Deux ans après le coup d’État, la population civile du Myanmar continue de subir les plus graves violations des droits humains. La junte militaire perpétue un climat d’insécurité et de peur en multipliant les violences et exactions contre les civils, dont les villages sont attaqués chaque jour, des centaines détruits.

La France reste extrêmement préoccupée par l’accumulation des violences, y compris les violences sexuelles et basées sur le genre, et en particulier celles commises à l’encontre des personnes en situation de vulnérabilité : femmes, enfants et personnes appartenant à des minorités, dont les Rohingyas.

Les frappes aériennes meurtrières des forces armées du Myanmar visant des infrastructures civiles, notamment des écoles et des hôpitaux, en violation du droit international humanitaire, sont inacceptables.

La situation continue de s’aggraver : plus de 17 millions de personnes sont confrontées à une grave insécurité alimentaire. Parmi eux, il y a plus de 1,6 million de déplacés internes.

Dans ce contexte, le refus d’accès à l’aide humanitaire est inacceptable. Nous rappelons que l’aide humanitaire doit pouvoir être acheminée intégralement, en toute sécurité et sans entrave, conformément aux principes humanitaires, sur l’ensemble du territoire.

La France appelle la junte militaire à cesser les violences contre son propre peuple et à respecter le droit international humanitaire. Ces crimes ne resteront pas impunis.

Madame la Présidente,

Nous condamnons avec la plus grande fermeté les arrestations arbitraires et les exécutions extrajudiciaires perpétrées par les forces armées du Myanmar.

L’exécution de plusieurs prisonniers politiques par la junte et le retour de la peine de mort sont des preuves supplémentaires de la violence aveugle de ce régime.

Nous appelons les autorités militaires à libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement, y compris la conseillère d’État Aung San Suu Kyi et le président Win Myint.

Les crimes commis au Myanmar ne resteront pas impunis. Nous continuerons à promouvoir la lutte contre l’impunité en soutenant le mécanisme d’enquête indépendant et le travail de la Cour pénale internationale. Nous suivons également avec intérêt l’affaire actuellement portée devant la Cour internationale de Justice.

Madame la Présidente,

Il n’y a pas d’autre solution que la mise en place d’un dialogue politique inclusif pour sortir durablement de cette impasse. À cet égard, nous réitérons les dispositions de la résolution 2669 adoptée par le Conseil de sécurité.

En particulier, nous réitérons notre appel à la pleine mise en œuvre du consensus en cinq points de l’ASEAN. Nous soulignons une fois de plus qu’un dialogue politique incluant toutes les parties prenantes, y compris toutes les forces d’opposition démocratiques, est le seul moyen d’entamer un processus de résolution de crise.

Nous continuerons également d’appuyer l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies.

Enfin, la France rappelle son engagement à travailler avec tous les pays de l’ASEAN, et les pays voisins du Myanmar, qui ont un rôle clé à jouer.

Merci.

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