Macron sous pression pour proposer un référendum sur l’immigration

Le président français Emmanuel Macron fait face à des pressions de la droite politique pour organiser un référendum sur l’immigration après s’être engagé à réduire considérablement l’immigration et avoir jugé le niveau actuel insoutenable.

Le président Macron a proposé une série de votes publics sur des sujets d’importance nationale pour contrer les critiques du diktat de l’Elysée sur le pouvoir.

Ces votes, ou soi-disant prérendums, ne seraient pas juridiquement contraignants mais éclaireraient la politique de son gouvernement.

Sentant une opportunité, Jordan Bardella, président du parti d’extrême droite du Rassemblement national, a envoyé la semaine dernière une lettre officielle à M. Macron exigeant que l’immigration soit soumise à un vote formel et contraignant.

Dans la lettre, M. Bardella décrit la situation en France comme urgente et appelle à une approche dure de la politique d’immigration du pays afin de reprendre le contrôle, de restaurer l’autorité de l’État et de protéger l’identité française.

Ce n’est pas un sujet qui divise les Français, c’est au contraire l’objet d’un large consensus, mesuré par un nombre important d’études et de sondages depuis plusieurs décennies, écrit-il.

M. Bardella a déclaré que le vote devrait avoir lieu le jour des élections européennes, le 9 juin 2024.

Marine Le Pen, leader plus ferme du Rassemblement national, a fait du référendum sur l’immigration l’un des éléments clés de sa campagne présidentielle en 2022.

Mais la question s’est à nouveau réveillée à la suite des émeutes de cet été en France, Mme Le Pen affirmant que la France souffrait d’une immigration totalement anarchique.

M. Macron a adopté une ligne dure contre les émeutiers, mais son gouvernement a contesté la caractérisation de la question par Le Pen, affirmant que seulement 10 pour cent des participants étaient nés à l’étranger.

Bruno Retailleau, chef du groupe conservateur qui domine le Sénat français, a suscité la controverse en liant l’immigration aux émeutes – une position auparavant considérée comme l’apanage de l’extrême droite de Mme Le Pen.

Nous connaissons les causes, a-t-il déclaré. Nous en avons assez du politiquement correct. Dès qu’on veut être ferme, on dit : Les fascistes arrivent ! Vous êtes comme le Rassemblement National !

Selon l’Insee, la population française est à 10 % née à l’étranger, avec sept millions d’immigrés vivant sur son territoire en 2022.

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La part des immigrants dans sa population est bien inférieure à la moyenne de l’OCDE.

Dans une interview accordée au Point la semaine dernière, M. Macron a affirmé que la France n’était pas submergée par l’immigration mais qu’il souhaitait en réduire les chiffres.

Il a déclaré que sa première priorité était de réduire l’immigration clandestine, mais que cela se ferait parallèlement à l’aide aux migrants existants pour s’intégrer dans la société française.

Le président a toutefois exclu la tenue d’un référendum sur le sujet, estimant qu’il serait inconstitutionnel.

L’article 11 de la Constitution française stipule que les référendums ne doivent pas violer la constitution, qui garantit le droit d’asile.

Pour surmonter cet obstacle constitutionnel, Eric Ciotti, chef du parti républicain conservateur, a appelé à un référendum sur un référendum.

C’est-à-dire un référendum sur la modification de la constitution, afin d’ouvrir la voie à un autre référendum sur l’immigration.

Nous ne pouvons pas rester dans cette situation où nous vivons une vague migratoire, a déclaré M. Ciotti dans une interview accordée à la radio Europe1 au début du printemps. …Nous vivons une véritable submersion sans réelle réaction des pouvoirs publics, je le déplore.

Bardella et Ciotti ont tous deux soulevé la question de la tenue d’un référendum sur l’immigration lors d’une réunion avec le président la semaine dernière, lorsque M. Macron a tenu une séance marathon de 12 heures à huis clos avec les dirigeants de l’opposition dans le but de trouver un consensus au milieu du conflit. impasse parlementaire.

Tous deux ont exprimé leur déception face à la réponse de Macron. Nous n’avons pas eu de position très ferme de la part du Président de la République, a déclaré M. Ciotti à l’issue de la réunion.

Le volume croissant des débats autour de l’immigration survient alors que la nouvelle session parlementaire commencera cet automne à examiner le projet de loi du gouvernement sur l’immigration, qui accélérerait l’expulsion des immigrants illégaux et accorderait des permis spéciaux à ceux qui travaillent dans des secteurs confrontés à des pénuries de main-d’œuvre.

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