Macron : « Personne n’a gagné » les élections françaises
Les affirmations de Macron sont en partie vraies. Le NFP a remporté un peu moins de 200 sièges à l’Assemblée nationale, devant la coalition pro-Macron Ensemble, arrivée en deuxième position, et le Rassemblement national d’extrême droite, qui a terminé à une décevante troisième place. Mais leur total les laisse loin du seuil de 289 sièges nécessaire pour obtenir une majorité à l’Assemblée nationale.
Le verdict peu gracieux du président ne peut toutefois que provoquer une fureur à gauche, qui critique le comportement de Macron depuis l’élection de dimanche et l’accuse de refuser de reconnaître sa défaite en ne les appelant pas à former un nouveau gouvernement.
Macron gouverne sans majorité à la Chambre basse française depuis 2022, bien qu’avec plus de sièges à la chambre que la gauche n’en a remporté dimanche.
Aucune faction ne se rapprochant des 289 voix, Macron a appelé « toutes les forces politiques qui se reconnaissent dans les institutions républicaines, l’État de droit, le parlementarisme, l’orientation européenne et la défense de l’indépendance de la France, à s’engager dans un dialogue sincère et loyal pour construire une majorité solide ».
Les négociations pour une coalition sont devenues depuis dimanche une habitude dans la politique française, un événement rare dans un pays qui bénéficie habituellement d’une majorité monopartite stable. Les députés du camp Macron sont en désaccord sur la voie à suivre, certains appelant à une coopération avec les conservateurs de l’Assemblée nationale pour construire un bloc de droite afin de déjouer les gauchistes, et d’autres prônant un partenariat avec les modérés de gauche comme de droite.
« Le Nouveau Front populaire est sans conteste la première force de la nouvelle Assemblée nationale », a écrit le NFP dans un communiqué publié mardi. « Si le président persistait à refuser de reconnaître les résultats des élections de dimanche, cela constituerait une trahison de l’esprit de la Constitution. »