Macron : l’UE devrait envisager une « Europe à plusieurs vitesses » pour faire face à l’élargissement

PARIS Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi que l’UE devrait « peut-être » évoluer vers une union « à plusieurs vitesses » alors qu’elle envisage d’intégrer l’Ukraine, la Moldavie et les pays des Balkans occidentaux.

Macron a déclaré que l’UE doit se réformer si elle veut intégrer de nouvelles nations et doit parvenir à un consensus avec plus de 30 pays membres.

« Le risque est de penser qu’on peut élargir sans réforme. Je peux témoigner qu’il est déjà assez difficile pour l’Europe d’avancer sur des sujets sensibles à 27. Avec 32 ou 35 membres, ce ne sera pas plus facile », a-t-il déclaré lors du rassemblement annuel des ambassadeurs de France à Paris.

« Il nous faudra faire preuve d’audace pour accepter davantage d’intégration dans certains domaines et peut-être même une Europe à plusieurs vitesses », a-t-il déclaré.

Le président français n’a pas précisé comment fonctionnerait cette Europe à plusieurs vitesses, mais a ajouté qu’une refonte des procédures de l’UE était nécessaire pour que le bloc approfondisse et maintienne « son attractivité ».

Selon plusieurs responsables français, le gouvernement Macron travaille sur plusieurs propositions pour une Europe à plusieurs vitesses, qui incluraient la création de groupes informels de pays membres qui travailleraient sur des domaines politiques spécifiques.

Macron a également laissé entendre qu’il détaillerait ses réflexions sur l’élargissement et la réforme de l’UE dans les mois à venir, et avant les élections européennes de l’année prochaine.

L’Ukraine et la Moldavie ont obtenu le statut de pays candidat à l’UE en juin, et plusieurs voix s’élèvent pour que l’UE ouvre les négociations d’adhésion d’ici décembre.

Malgré les signes indiquant que la contre-offensive ukrainienne avance plus lentement que prévu, Macron a également réitéré son plein soutien à l’Ukraine.

« La Russie ne peut et ne doit pas gagner. Ce serait la fin de toute confiance dans le droit international. (L’Ukraine) sera un investissement en termes de diplomatie et de ressources dans les années à venir. Nous ne pouvons pas prétendre que cet effort n’a pas existé », a-t-il déclaré aux diplomates.