Macron dissout l’Assemblée nationale et appelle à des élections législatives anticipées après la défaite des élections européennes

Le président français Emmanuel Macron a annoncé dimanche qu’il dissolvait l’Assemblée nationale et convoquait des élections législatives anticipées après que son parti ait subi une lourde défaite aux élections au Parlement européen.

Dans un discours à la nation depuis l’Elysée, Macron a déclaré : « J’ai décidé de vous redonner par le vote le choix de notre avenir parlementaire. Je dissout donc l’Assemblée nationale ». Le vote se déroulera en deux tours les 30 juin et 7 juillet, a-t-il précisé.

Cette décision intervient alors que les premiers résultats projetés en France dimanche mettent le parti d’extrême droite du Rassemblement national Marine Le Pen est largement en tête des élections législatives de l’Union européenne, battant les centristes pro-européens de Macron, selon les instituts de sondage d’opinion français. Il s’agit également d’un risque politique énorme, puisque son parti pourrait subir davantage de pertes, entravant ainsi le reste de son mandat présidentiel qui se termine en 2027.

Ajoutant l’insulte à l’injure, le candidat tête de liste du Rassemblement national, Jordan Bardella, tous deux âgés de 28 ans, a immédiatement pris un ton présidentiel avec son discours de victoire à Paris, ouvrant par « Mes chers compatriotes » et ajoutant que « les Français ont donné leur verdict, et il est définitif.

Le président français Emmanuel Macron s’exprimant lors d’un discours télévisé à la nation depuis Paris le 9 juin 2024.

LUDOVIC MARIN/AFP via Getty Images


Macron a reconnu le bruit sourd de la défaite. « J’ai entendu votre message, vos préoccupations, et je ne les laisserai pas sans réponse », a-t-il déclaré, ajoutant que la convocation d’élections anticipées ne faisait que souligner ses références démocratiques.

Les élections de quatre jours dans les 27 pays de l’UE ont constitué le deuxième plus grand exercice démocratique au monde, derrière Les récentes élections en Inde. Au final, la montée de l’extrême droite a été encore plus étonnante que ce que prédisaient de nombreux analystes. Le Rassemblement national français s’élève à un peu plus de 30 %, soit environ deux fois plus que le parti centriste pro-européen Renew de Macron, qui devrait atteindre environ 15 %.

En Allemagne, le parti social-démocrate bien établi du chancelier Olaf Scholz s’est retrouvé derrière l’Alternative pour l’Allemagne d’extrême droite, qui s’est hissée à la deuxième place. Les projections indiquent que l’AfD a surmonté une série de scandales impliquant son principal candidat pour atteindre 16,5 %, contre 11 % en 2019. En comparaison, le résultat combiné des trois partis de la coalition gouvernementale allemande dépassait à peine 30 %.

Ces élections surviennent à un moment où la confiance des électeurs dans un bloc de quelque 450 millions d’habitants est mise à l’épreuve. Au cours des cinq dernières années, l’UE a été secouée par la pandémie de coronavirus, un marasme économique et une crise énergétique alimentés par le plus grand conflit foncier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais les campagnes politiques se concentrent souvent sur des questions préoccupantes dans chaque pays plutôt que sur des intérêts européens plus larges.

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