Macron adore Telegram. Les juges français le détestent.
Macron utilise Telegram depuis le début de sa première campagne présidentielle. Près d’une décennie plus tard, l’application reste largement utilisée par les membres du gouvernement et les responsables politiques de tous rangs et de tous partis, en particulier dans les cercles pro-Macron.
Le fondateur et PDG de Telegram, d’origine russe, a été arrêté de manière inattendue à son arrivée en France samedi soir. La raison précise de son arrestation n’a pas encore été communiquée, mais la garde à vue de Durov a été prolongée.
L’arrestation du fondateur a été critiquée par des défenseurs autoproclamés de la liberté d’expression, notamment Elon Musk, propriétaire de X et de Tesla, ainsi que par des responsables russes, dont le sénateur Alexeï Pouchkov. Sur sa propre chaîne Telegram, Pouchkov a qualifié la France de dictature libérale qui ne tolère pas les individus qui réclament la liberté.
Dans un message publié lundi sur X, Macron a répliqué à ces accusations. L’arrestation de Durov n’était « en aucun cas une décision politique », a-t-il déclaré. « La France est profondément attachée à la liberté d’expression et de communication, à l’innovation et à l’esprit d’entreprise. Elle le restera. »
L’arrestation de M. Dourov intervient dans le cadre d’une enquête ouverte contre lui, « contre une personne non identifiée », et ne vise pas spécifiquement M. Dourov, qui est poursuivi pour complicité de détention et diffusion d’images pédopornographiques, complicité de trafic de stupéfiants et blanchiment de capitaux en bande organisée, a précisé le parquet de Paris dans un communiqué.
Selon un responsable judiciaire français qui ne travaille pas sur le dossier mais qui connaît bien son contexte, Telegram a suscité la frustration en France en raison de sa réticence à coopérer avec les autorités. « Ils ont énervé les gens avec leur refus de donner des réponses sur des dossiers sales », a déclaré le responsable, qui a requis l’anonymat pour s’exprimer en toute franchise.