L’Occident devrait fixer ses propres lignes rouges, et non se contenter d’accepter celles de Poutine, affirme un diplomate chevronné

S’adressant à POLITICO en marge de la récente conférence annuelle de Yalta sur la stratégie européenne, un rassemblement de haut niveau de dirigeants et responsables ukrainiens et occidentaux, Ischinger a ajouté avec un petit rire : Bien sûr, comme me le rappellent beaucoup de mes amis, le problème est que que si vous tracez une ligne rouge, vous devez vous y tenir. Vous ne pouvez pas faire ce que Barack Obama a fait avec sa ligne rouge syrienne contre l’utilisation d’armes chimiques, qu’il n’a ensuite pas appliquée.

Ischinger n’est pas un belliciste. Sa réflexion est également orientée vers le lancement de négociations de paix et la manière de façonner les circonstances d’une résolution de la guerre qui maintienne l’indépendance et la souveraineté de l’Ukraine et fasse progresser ses ambitions d’adhésion à l’Union européenne. Il considère le Premier ministre indien, Narendra Modi, comme quelqu’un qui peut jouer un rôle clé d’intermédiaire dans un groupe de contact, qui devrait inclure les Européens, les Chinois, les Saoudiens, les Qataris et les Turcs.

Ischinger a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy au début du mois pour discuter d’un sommet de paix faisant suite à celui qui s’est tenu en Suisse en juin. Ce sommet a impliqué une centaine de pays et d’organisations, mais sans la participation russe ou chinoise. La Chine a refusé d’y assister en raison de l’absence de la Russie et a plutôt proposé un plan de paix alternatif.

Kiev prévoit d’organiser un deuxième sommet mondial pour la paix avant la fin de 2024 et espère élaborer un nouveau plan de paix commun basé sur la proposition de paix en 10 points de longue date de Zelensky.

« Les Russes respectent la force »

Ischinger possède une vaste expérience dans la manière de faire parler les parties belligérantes, ayant été négociateur allemand pendant les guerres des Balkans et travaillant aux côtés d’Américains comme Richard Holbrooke dans les années 1990. Mais il ne minimise pas l’importance de négocier en position de force.

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