L’Italie va emprisonner des bébés et des femmes enceintes, au grand désespoir des militants
À son arrivée au pouvoir en 2022, la Première ministre Giorgia Meloni a qualifié la loi et l’ordre de « trait distinctif » de son gouvernement. Son gouvernement a mis en place une série de mesures visant à lutter contre la criminalité, notamment des peines plus sévères pour les délinquants mineurs et la détention automatique des migrants arrivant illégalement en Italie.
Matteo Salvini, vice-Premier ministre d’extrême droite et chef de file de la Ligue, qui fait partie de la coalition au pouvoir en Italie, a fait de la prison pour les pickpockets enceintes son cri de guerre politique. Salvini a partagé à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux des messages concernant des pickpockets dans le métro, qui, selon lui, avec des nouveau-nés dans les bras, ciblent les plus fragiles et les plus âgés dans plusieurs métros italiens.
Après le vote au parlement, les critiques ont qualifié ces mesures de cruelles et inciviles. L’UNICEF Italie a déclaré jeudi que les enfants ne devraient pas être forcés de vivre en prison avec leur mère et a averti que le gouvernement devait respecter la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
« Les droits des enfants sont inviolables et doivent être reconnus et respectés par tous », a déclaré Andrea Iacomini, porte-parole de l’UNICEF Italie.
Debora Serracchiani, membre du Parti démocrate (opposition), qui milite pour que les femmes purgent leur peine dans des centres d’hébergement alternatifs, a évoqué les cas récents de femmes qui ont accouché dans leur cellule ou qui ont perdu une grossesse pendant leur incarcération. Les soins médicaux pour les femmes enceintes ne sont pas toujours suffisants en prison, a-t-elle dit, car il y a des retards pour obtenir de l’aide ou pour se rendre à l’hôpital.
« Les enfants et les femmes enceintes n’ont pas leur place en prison. Les enfants en prison ne voient pas d’autres enfants et ne sortent qu’une fois par semaine », a déclaré Serracchiani à POLITICO. « Ils peuvent souffrir de problèmes de développement, d’obésité et de perception de l’espace en raison du fait qu’ils sont toujours dans une cellule. »