L’Italie a du mal à avaler le système d’étiquetage alimentaire de l’UE concocté par la France
L’Italie a fait valoir que le Nutri-Score n’est pas une bonne référence car il est basé sur 100 g ou 100 ml d’aliments alors que certains produits comme l’huile et le fromage sont consommés en plus petites quantités.
Rome craint que les étiquettes ne nuisent aux produits de base de son régime méditerranéen, notamment l’huile d’olive, le fromage, le prosciutto et la pizza.
La principale association agricole italienne, Coldiretti, a déclaré que le Nutri-Score finit par exclure les aliments sains et naturels qui sont à table depuis des siècles en faveur des produits artificiels.
En France, les fabricants du fromage persillé Bleu d’Auvergne refusent d’apposer l’étiquette sur leur produit, qui obtiendrait la pire note possible, un E rouge, pour sa teneur en sel et en matières grasses.
Comment expliquez-vous que le Bleu d’Auvergne soit classé E alors que les frites à l’huile obtiennent un A, a déclaré M. Sébastien Ramade, président de l’association des fromages d’Auvergne.
Mais 875 marques représentant 60% du marché alimentaire en France utilisent le Nutri-Score, a déclaré à l’AFP le fondateur du système, le nutritionniste Serge Hercberg.
Certaines grandes marques le rejettent encore, mais de plus en plus de fabricants l’adoptent, dont certains y avaient fortement résisté par le passé, a déclaré M. Hercberg.
Quand on regarde les chiffres de vente, on voit que ça marche et ça a eu un effet sur la reformulation et l’amélioration des recettes de milliers de produits, a-t-il ajouté.
Étiquette stricte du Chili
Le temps presse pour que la Commission propose un label aux États de l’UE avant l’expiration du mandat de l’actuel Parlement européen l’année prochaine.
Si la Commission ne respecte pas son engagement de proposer un étiquetage nutritionnel obligatoire à l’échelle de l’UE sur le devant de l’emballage, ce sera une occasion manquée majeure d’aider les consommateurs européens, en particulier les plus vulnérables, à faire le choix le plus sain dans les supermarchés, a déclaré Mme Calvert. .
Certains membres du Parlement européen disent que les aliments artificiels devraient plutôt être ciblés.
Le problème de surpoids chez les adolescents n’est pas dû à une consommation excessive de camembert, a déclaré la députée européenne Irène Tolleret.
Ailleurs dans le monde, le Chili a un système encore plus strict depuis 2016.
Une étiquette noire avertit les consommateurs de la teneur élevée en graisses saturées, en sucre ou en sel.
Les produits au Chili qui portent le label sont interdits de publicité à la télévision.
L’une des conséquences est que plus de 20% des produits ont de nouvelles formules, avec moins de sel ou de sucre, a déclaré M. Guido Girardi, un ancien sénateur à l’origine du système, qui a ajouté qu’une législation similaire est en préparation dans 32 pays. AFP