L’Europe a dit de viser une mission lunaire
BRUXELLES L’Agence spatiale européenne devrait accélérer rapidement son exploration humaine et robotique si elle entend suivre le rythme de ses rivaux mondiaux, a déclaré jeudi un groupe d’experts, poussant les capitales à se concentrer sur une mission lunaire.
Le groupe consultatif indépendant de 12 personnes comprend d’anciens ministres, un dessinateur de bandes dessinées et des PDG de cabinets de conseil de premier plan, tous dirigés par Anders Fogh Rasmussen, ancien Premier ministre danois et secrétaire général de l’OTAN.
« Une mission audacieuse galvaniserait et révolutionnerait toute l’économie européenne, bien au-delà du secteur spatial, et inspirerait une génération d’Européens à construire l’avenir », indique leur rapport publié jeudi.
Le groupe a été chargé l’été dernier de définir les priorités stratégiques de l’Europe pour l’espace, pour lesquelles le renforcement de la capacité de lancement d’astronautes et de nouvelles missions sans équipage devrait être une priorité essentielle, selon le rapport.
Sur plus de 100 missions lunaires annoncées par des agences et des entreprises pour les années allant jusqu’en 2030, l’Europe n’en mène que deux, selon le rapport. Cependant, les pays européens construisent du matériel pour la mission Artemis de la NASA visant à ramener les humains sur la surface lunaire cette décennie et l’ESA s’efforce d’obtenir un siège pour l’un de ses astronautes lors d’un futur alunissage.
Malgré l’augmentation des dépenses du programme spatial à 16,9 milliards lors de leur récent sommet à Paris, les ministres de l’espace de l’ESA n’ont pas accepté de poursuivre un programme de vols spatiaux habités, reportant plutôt cet appel jusqu’à leur prochain sommet ministériel en 2025.
« Le montant des investissements nécessaires pour être compétitif est à portée de main dans le contexte de la production économique de l’Europe, d’autant plus que la part moyenne du PIB des investissements spatiaux en Europe ne représente qu’un cinquième de celle des États-Unis et qu’un quinzième du budget de la NASA pour l’exploration, », indique le rapport consultatif.
L’ESA a déclaré qu’elle évaluerait les recommandations avant son prochain mini-sommet à Séville, prévu pour novembre.