L’essai du vol 447 d’Air France devrait commencer la semaine prochaine
Le 31 mai 2009 au soir, un A330-200 d’Air France décolle de l’aéroport international de Rio de Janeiro-Galeão pour se rendre à l’aéroport de Paris Charles de Gaulle. Cependant, alors qu’il survolait l’océan Atlantique aux premières heures du lendemain matin, l’avion est entré dans un décrochage à haute altitude et s’est écrasé. Les 12 membres d’équipage et 216 passagers sont morts. La semaine prochaine, Air France et Airbus seront jugés à Paris en raison du tragique incident survenu il y a 13 ans.
Crash médio-atlantique
L’accident s’est produit lors d’une tempête équatoriale dans la région. Pourtant, l’équipage du vol AF 447 était en communication avec le centre de contrôle brésilien ATLANTICO vers le FL350. Vers 02h02 UTC, le commandant de bord, Marc Dubois, quitte le cockpit, et vers 02h08 UTC, l’équipage change de cap de 12 degrés à gauche, ce qui aurait pu être pour éviter les retours captés par le radar météo.
Deux minutes plus tard, les indications de vitesse sont erronées et certains automatismes se déconnectent. La cause en était probablement après l’obstruction des sondes Pitot par des cristaux de glace. Ainsi, la trajectoire d’immatriculation du F-GZCP n’était pas prise en charge par les deux copilotes à bord. Une minute et demie plus tard, le commandant de bord les a rejoints alors que le biréacteur était toujours en décrochage jusqu’à ce qu’il touche l’océan vers 02h14 UTC.
trajectoire de vol réelle et prévue de l’AF 447. Le cercle rouge avec un centre blanc est la dernière position connue de l’avion. Photo : Myside via Wikimedia Commons
L’enquête
Il a fallu deux ans pour retrouver les enregistreurs de vol sur le sol de l’Atlantique. Un véhicule télécommandé (ROV) a été déployé pour recueillir les objets du fond de l’océan.
Selon un rapport du Bureau d’enquête et d’analyse pour la sécurité de l’aviation civile (BEA) français, l’incident résulte de ce qui suit :
- Incohérence temporaire entre les vitesses mesurées, vraisemblablement suite à l’obstruction des sondes Pitot par des cristaux de glace ayant notamment entraîné une déconnexion du pilote automatique et une reconfiguration en loi alternate ;
- Actions de commande inappropriées qui ont déstabilisé la trajectoire de vol ;
- L’équipage ne fait pas le lien entre la perte des vitesses indiquées et la procédure appropriée ;
- Identification tardive par le PNF (pilote non aux commandes) de l’écart de trajectoire et insuffisance de correction par le PF (pilote aux commandes) ;
- L’équipage n’identifie pas l’approche du décrochage, l’absence de réaction immédiate de sa part et la sortie du domaine de vol ;
- L’incapacité de l’équipage à diagnostiquer la situation de décrochage et, par conséquent, l’absence d’actions qui auraient permis la récupération.
La suite
L’accident a conduit à de nombreuses recommandations de sécurité et à des changements cruciaux dans la manière dont les pilotes sont formés pour faire face à la perte de contrôle. Pourtant, le BEA a demandé instamment que davantage soit fait en ce qui concerne ses préoccupations de longue date.
En septembre 2019, les charges en la matière ont été abandonnées, les juges d’instruction déclarant que l’accident était dû à une conjonction d’éléments qui ne s’étaient jamais produits auparavant et que les dangers n’auraient pas pu être perçus. Cependant, il y a eu un rebondissement en mai 2021, la cour d’appel de Paris annulant la décision.
Les proches des parents à bord du vol ce jour sombre demandent justice pour ce qui s’est passé. Reuters note que l’amende maximale pour Airbus ou Air France en cas de condamnation pour homicide involontaire est d’environ 225 000 € (220 612 $). Néanmoins, pour les proches des victimes, ce n’est pas une question d’argent. Ils seraient déterminés à tenir quelqu’un responsable.
Sources : BEA, Reuters