Les troupes ivoiriennes jugées au Mali alors que la date limite approche

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Bamako (AFP) Quarante-six militaires ivoiriens dont la détention par le Mali a déclenché une âpre dispute diplomatique ont été traduits en justice jeudi devant une cour d’appel de Bamako, a constaté un journaliste de l’AFP.

Leur comparution est intervenue à l’approche de la date limite du 1er janvier fixée par les dirigeants ouest-africains pour que le Mali libère les soldats sous peine de sanctions.

Quarante-neuf soldats ivoiriens ont été détenus après leur arrivée à l’aéroport de Bamako le 10 juillet. Trois, toutes des femmes, ont ensuite été libérées.

Ceux qui restaient, qualifiés par la junte malienne de « mercenaires », ont été accusés le mois suivant d’avoir cherché à porter atteinte à la sécurité de l’État.

La Côte d’Ivoire et les Nations Unies affirment que les troupes ont été transportées par avion pour assurer la sécurité de sauvegarde de routine du contingent allemand de la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Mali.

Une délégation ivoirienne s’est rendue au Mali la semaine dernière pour des entretiens sur la crise, et le ministère ivoirien de la défense a déclaré qu’elle était « en passe d’être résolue ».

Un responsable de la cour d’appel malienne a déclaré que les soldats subiraient un « procès spécial » jeudi après que l’affaire aura été soumise par des enquêteurs militaires.

« La cour d’appel de Bamako jugera les 46 militaires ivoiriens qui ont été arrêtés avec des armes à l’aéroport de Bamako le 10 juillet », a déclaré le responsable.

Un avocat des soldats ivoiriens a confirmé ce récit, tandis qu’une source du Comité international de la Croix-Rouge a déclaré que le CICR assisterait aux débats avec le statut d’observateur.

La procédure a été fermée au public et le bâtiment du tribunal a été entouré de sécurité et ses portes ont été fermées. Les journalistes se sont rassemblés à l’extérieur en attendant des nouvelles.

Rangée diplomatique

La querelle s’est intensifiée en septembre, lorsque des sources diplomatiques dans la région ont déclaré que le Mali voulait que la Côte d’Ivoire reconnaisse sa responsabilité et exprime ses regrets pour le déploiement des soldats.

Bamako souhaitait également que la Côte d’Ivoire remette les personnes qui se trouvaient sur son territoire depuis 2013 et qui sont recherchées au Mali, ont-ils déclaré.

La Côte d’Ivoire a rejeté les deux demandes et était prête à de longues négociations pour libérer les hommes, ont indiqué les sources.

En novembre, la Côte d’Ivoire a annoncé qu’elle retirerait ses troupes d’une force de l’ONU qui aide le pays dans une lutte de 10 ans contre les djihadistes.

Aucune raison n’a été donnée pour le retrait des troupes, qui aurait lieu d’ici août 2023, dans une lettre à la mission de l’ONU MINUSMA vue par l’AFP.

Le 4 décembre, un sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a fixé le jour de l’An comme date limite pour la libération des soldats, faute de quoi le bloc imposerait de nouvelles sanctions contre le Mali.

Les relations entre la CEDEAO et le Mali sont tendues depuis que le président élu Ibrahim Boubacar Keita a été renversé en août 2020 par des officiers mécontents de ne pas avoir réussi à faire reculer une insurrection djihadiste.

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