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Les ministres du G7 se réunissent en Italie pour des discussions « stratégiques » sur le changement climatique

Les ministres du G7 se réunissent lundi à Turin pour des discussions sur l’environnement et le changement climatique, avec des experts exhortant les pays hautement industrialisés à utiliser leur influence politique, leur richesse et leurs technologies pour mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles.

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La réunion du Groupe des Sept dans la ville du nord de l’Italie est la première grande session politique depuis que le monde s’est engagé lors de la COP28 de l’ONU en décembre à abandonner le charbon, le pétrole et le gaz.

Cela intervient alors qu’un nouveau rapport d’un institut mondial sur le climat montre que le G7 est loin d’atteindre ses objectifs.

Des centaines de manifestants ont manifesté dimanche à Turin, certains brûlant des photos des dirigeants du G7 les accusant de laisser tomber les générations futures face à la crise climatique.

Rome, qui assure la présidence tournante du G7, affirme vouloir que Turin soit « un lien stratégique » entre la Conférence des parties de l’année dernière à Dubaï et la COP29, qui aura lieu en novembre en Azerbaïdjan.

L’objectif est de « rendre le cap fixé par la COP28 pratique, réel et concret », a déclaré le ministre italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique, Gilberto Pichetto Fratin, avant la réunion.

L’Italie, un point chaud du changement climatique vulnérable aux incendies de forêt, à la sécheresse et au retrait des glaciers, place « la biodiversité, les écosystèmes et le réchauffement des mers » en tête de ses priorités, a-t-il déclaré.

Des délégations de Dubaï et d’Azerbaïdjan sont à Turin, ainsi que du Brésil, qui accueille le G20 cette année.

‘Innovant’

Les ministres de l’Environnement du G7, qui comprend le Canada, la France, l’Allemagne, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis, se réuniront pour quatre séances de travail sur deux jours au palais de Venaria, datant du XVIIe siècle.

Les écologistes veulent savoir comment ils comptent donner suite à des engagements tels que l’accord de Dubaï visant à doubler les taux d’efficacité énergétique et à tripler la capacité renouvelable d’ici 2030.

Les discussions mettront l’accent sur la nécessité de diversifier les sources de matériaux essentiels aux systèmes d’énergies renouvelables, ainsi que sur la réutilisation des minéraux, dans le but de mettre fin à une dépendance excessive à l’égard de la Chine, qui domine dans les technologies vertes.

L’Italie affirme que les terres rares et les énergies renouvelables feront partie des discussions avec les délégations africaines invitées à Turin.

Le Canada, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni font pression en faveur d’un traité mondial visant à réduire la pollution plastique et devraient utiliser le G7 pour rallier les États-Unis et le Japon réticents.

Les observateurs du climat espèrent un soutien accru aux pays les moins développés pour décarboner leur production industrielle, avec des experts conseillant sur des secteurs particulièrement délicats, comme le ciment et l’acier.

Il pourrait y avoir des engagements sur davantage de fonds pour l’adaptation au changement climatique, et l’Italie a déclaré que le G7 discuterait de modèles de financement « innovants » au milieu des appels à un financement plus accessible pour les pays vulnérables.

«Surveillé de près»

Ensemble, le G7 représente environ 38 % de l’économie mondiale et était responsable de 21 % des émissions totales de gaz à effet de serre en 2021, selon l’institut politique Climate Analytics.

Aucun membre du groupe n’est en passe d’atteindre les objectifs de réduction d’émissions existants pour 2030, parvenant plutôt à les réduire « au mieux environ la moitié de ce qui est nécessaire », a indiqué la semaine dernière un rapport de l’institut.

Les États-Unis ont finalisé jeudi des plans ambitieux visant à réduire les émissions des centrales à combustibles fossiles, donnant aux centrales à charbon existantes jusqu’en 2032 pour réduire leur production de dioxyde de carbone de 90 pour cent.

La France devrait faire pression pour que le G7 élimine progressivement le charbon d’ici 2030, mais le Japon hésite à fixer une date.

L’Allemagne – le plus grand émetteur de gaz à effet de serre d’Europe – n’est pas disposée à abandonner le gaz, tout comme l’Italie.

La Première ministre italienne d’extrême droite, Giorgia Meloni, s’est engagée à plusieurs reprises à transformer l’Italie en un hub gazier pour l’Europe, en recherchant de nouveaux fournisseurs en Méditerranée et en Afrique et en développant les infrastructures gazières.

Luca Bergamaschi, fondateur du groupe de réflexion italien sur le climat ECCO, a remis en question l’affirmation de l’Italie selon laquelle le gaz était essentiel à sa sécurité énergétique, et a déclaré que son intérêt pour les technologies naissantes telles que la fusion nucléaire était erroné.

Les décisions du G7 « ont un impact important sur les marchés et sur les idées et les attentes des investisseurs », et la gestion de l’Italie à Turin « sera surveillée de près », a-t-il déclaré.

(AFP)


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