Les Européens demandent aux régulateurs d’agir sur les émissions des transports

En 2020, 96 % de la population urbaine européenne était exposée à des niveaux de particules fines supérieurs à la norme établie par l’Organisation mondiale de la santé. Plus de 300 000 décès en Europe par an peuvent être attribués à une exposition chronique aux particules fines, selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).

Il n’est donc pas surprenant que les retours des Européens soient clairs : ils veulent une réglementation ambitieuse pour lutter contre les impacts sanitaires et environnementaux sans cesse croissants de la pollution par les particules fines provenant des transports.

Un récent sondage d’opinion paneuropéen mené par OpinionWay pour Tallano Technologies a interrogé des Européens dans cinq pays membres de l’UE (Allemagne, France, Italie, Belgique et Pays-Bas) sur leur perception de la pollution de l’air liée aux transports, ainsi que sur le rôle et la responsabilité des institutions publiques. dans la régulation du secteur des transports. Le sondage a montré que les Européens s’attendent à ce que des mesures réglementaires soient prises aux niveaux européen et local pour lutter contre les sources de pollution atmosphérique, 75 % d’entre eux déclarant qu’ils soutiendraient une réglementation axée sur les émissions de particules fines provenant des transports.

Le rapport a montré que les Européens sont très préoccupés par la pollution de l’air et ses effets sur la santé. 92 % des Italiens, 87 % des Néerlandais et 86 % des Belges ont tous classé la santé et le bien-être comme leur principale préoccupation. La pollution de l’air extérieur était une préoccupation majeure pour les personnes interrogées, avec au moins 80 % d’entre elles déclarant s’inquiéter des risques associés à la qualité de l’air extérieur, et près d’un Français sur deux (48 %) ressentant personnellement ou voyant des proches ressentir de l’inconfort ou des problèmes liés. à la pollution de l’air extérieur.

Forte inquiétude, mais manque d’informations

Le secteur des transports est essentiel aux yeux du public européen, avec plus de 80 % des personnes interrogées dans tous les pays classant les transports et le trafic routier parmi les trois principaux secteurs responsables de la pollution de l’air extérieur et plus d’un tiers classant les transports en première place.

Il existe des disparités dans la compréhension du public, l’action de l’industrie et l’orientation réglementaire entre les différentes pièces du puzzle de la pollution atmosphérique. Les émissions de gaz d’échappement des systèmes de transport privés et publics sont souvent présentées comme l’une des principales préoccupations et des domaines à améliorer. Cependant, l’impact des émissions non liées à l’échappement comme celles des systèmes de freinage de ces voitures, bus, camionnettes, trains et camions est souvent laissé de côté, au détriment de la santé publique et de l’environnement en Europe. En effet, ce manque de compréhension sur les origines de la pollution liée aux transports s’est reflété dans les résultats du sondage, avec moins de la moitié des répondants (40 %) conscients que les émissions de gaz d’échappement et les émissions de particules provenant des freins et des pneus contribuent à la pollution de l’air liée aux transports. .

Freiner les émissions de particules fines

Les émissions des pots d’échappement ne représentent que 20 % des émissions de particules fines des véhicules, et actuellement, seules ces émissions sont réglementées en Europe. Les 80 % restants des émissions de particules fines proviennent de l’usure des freins et des pneus. En raison du succès relatif de la réglementation des gaz d’échappement, la proportion des émissions de particules contribuant à la pollution de l’air provenant de sources autres que les gaz d’échappement a considérablement augmenté et continuera de croître.

Les freins émettent environ six fois plus de particules que la limite fixée pour les gaz d’échappement par la norme Euro 6 actuelle. La moitié de ces particules sont rejetées dans l’air, ce qui pose un risque grave pour la santé ; les particules ultrafines toxiques libérées par les systèmes de freinage des voitures et des trains peuvent causer une myriade de problèmes de santé en cas d’inhalation, notamment des problèmes respiratoires et la démence. L’autre moitié est projetée au sol, ce qui pose des problèmes environnementaux.

Les émissions autres que les émissions de gaz d’échappement ont été un problème négligé dans la politique environnementale. La Commission européenne se prépare actuellement à publier un nouveau paquet sur les normes d’émission pour les voitures, les camionnettes, les camions et les bus, qui devrait enfin prendre en compte ces émissions cruciales. Selon Transport & Environnement, le principal groupe de campagne européen sur les transports propres, l’Euro 7 doit fixer des limites légales pour les quelque 100 millions de voitures à essence et diesel qui seront vendues dans l’UE après 2025. Si les émissions autres que les gaz d’échappement, en particulier celles qui proviennent du systèmes de freinage, sont exclus de cette nouvelle réglementation, une toute nouvelle génération de véhicules serait accueillie sur les routes européennes sans aucune exigence de l’industrie pour limiter ces particules toxiques.

Résoudre le problème des émissions de particules non polluantes n’est pas une question de manque de solutions. En fait, jusqu’à 97 % des émissions de particules non liées à l’échappement peuvent être éliminées grâce à une combinaison de technologies qui sont toutes facilement disponibles, abordables et applicables à court terme. Comme pour tant de questions environnementales et sanitaires, il est donc crucial que les régulateurs obligent les fabricants à mettre en place des mesures.

La norme Euro 7 doit être dévoilée par la Commission européenne le 12 octobre 2022, et si elle devait inclure des limites plus strictes sur les émissions de particules fines, elle aurait un impact énorme sur la protection de la santé et de l’environnement des citoyens européens, une décision que les citoyens clairement soutenir.

Avec le désir d’information et d’action du public et la réglementation qui arrive, le moment est venu pour les décideurs politiques, les acteurs de l’industrie et les ONG de prêter attention aux émissions non polluantes et de prendre les mesures nécessaires pour protéger les personnes, la planète et l’avenir.

Cliquez ici pour voir les résultats complets de l’enquête OpinionWay pour Tallano.

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