Les enseignants français se mettent en grève et font pression sur le ministre de l’Éducation en difficulté
Les enseignants étaient en grève jeudi dans toute la France pour obtenir de meilleurs salaires et de meilleures conditions, augmentant ainsi la pression sur le ministre de l’Éducation en difficulté, impliqué dans une série de controverses.
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Ce débrayage est « un avertissement au gouvernement » sur « la vie quotidienne des enseignants, leurs souffrances au travail et le manque de reconnaissance, notamment dans leur rémunération », a déclaré le syndicat des enseignants du primaire FSU-Snuipp, prévoyant que « des centaines d’écoles seront fermées ». fermé ».
Le syndicat a ajouté que « la situation a été envenimée par la nomination d’une ministre à temps partiel qui a perdu sa crédibilité ».
Avec la promotion de l’ancien ministre de l’Éducation Gabriel Attal au poste de Premier ministre, Amlie Ouda-Castra s’est vu confier la mission clé en matière d’éducation aux côtés du sport, y compris les Jeux olympiques de Paris de cette année, et de la jeunesse.
La grève de jeudi, qui coïncide avec les protestations en cours des travailleurs agricoles, était prévue avant le remaniement gouvernemental qui a mis en place Ouda-Castra.
Mais elle a mis les enseignants en colère dès sa nomination, car elle a affirmé qu’elle avait placé son fils dans une école privée catholique exclusive en raison de « beaucoup d’heures sans remplacement approprié » comme enseignant dans son école primaire publique.
L’enseignante de l’époque du fils d’Ouda-Castra s’est ensuite manifestée pour contester sa version des événements, tandis que la presse a également mis au jour des allégations de sexisme, d’homophobie et de contournement des processus d’admission universitaire compétitifs à l’école.
« J’ai des sentiments mitigés, toujours de la colère, depuis longtemps, mais aussi de l’exaspération et de l’incompréhension », raconte Benjamin Marol, professeur d’histoire-géographie au collège de Montreuil, à l’est de Paris.
Il s’est plaint du fait que le gouvernement joue avec des idées telles que l’imposition d’uniformes scolaires et la division des classes selon les capacités, plutôt que de s’attaquer à des problèmes plus fondamentaux.
Les enseignants étaient revenus des vacances avec « un énième changement de pilote et… la nomination d’un ministre qui a connu un début catastrophique », a déclaré Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du syndicat enseignant SE-Unsa.
Quelque 47 pour cent des enseignants des collèges et lycées étaient en grève jeudi matin, a indiqué le principal syndicat Snes-FSU, tandis que le FSU-Snuipp en comptait 40 pour cent dans les écoles primaires.
Une marche parisienne débutera vers le ministère de l’Education à partir de 14h00 (13h00 GMT), tandis que d’autres sont prévues dans les grandes villes du pays comme Marseille, Rennes et Nantes.
« Je serai dans la rue pour exprimer mon profond désaccord avec (…) ce que le ministre a dit à propos de l’école publique », a déclaré Anne, une professeure de mathématiques niçoise, qui n’a pas donné son nom.
« Je me sens blessée et humiliée par un ministre complètement déconnecté », a-t-elle ajouté.
Le triple rôle d’Ouda-Castra fait même douter certains membres du parti du président Emmanuel Macron au Parlement.
« Ce qui est difficile, c’est que nous avons réussi à gagner une certaine crédibilité auprès du personnel de l’école et cela a disparu en trois jours », a déclaré un haut député, qui a demandé à rester anonyme.
(AFP)