Les élections européennes doivent faire ressortir le meilleur de l’Europe et non le pire

L’UE doit donc opter pour des solutions efficaces qui ont fait leurs preuves. L’une d’elles est une avancée majeure, une approche simplifiée de la lutte contre la malnutrition aiguë infantile utilisant des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi, efficaces à plus de 90 pour cent pour sauver des vies et 20 pour cent plus rentables. L’IRC a récemment lancé un nouvel effort, le Mouvement contre la malnutrition, pour promouvoir cette approche et appelle l’UE à jouer un rôle de premier plan en fixant des objectifs mondiaux ambitieux et en défendant l’utilisation de traitements simplifiés pour lutter contre la crise de la malnutrition.

Troisièmement, l’asile et la migration. En l’absence d’un système juste et efficace à l’échelle du continent, qui fonctionne à la fois pour les États et pour les personnes en déplacement, l’UE s’est retrouvée obligée de s’appuyer sur des accords fragiles avec des pays tiers. L’objectif ici a été d’empêcher les gens d’atteindre les côtes européennes, mais ceux qui fuient les conflits, le changement climatique et la crise économique continueront d’arriver. Il s’agit d’une force et non d’une faiblesse, reflétant la richesse et la stabilité. Nous avons également la preuve que cette approche ne fonctionne pas et expose les personnes vulnérables à des risques accrus, dans la mesure où les passeurs se détournent simplement vers des itinéraires toujours plus dangereux. De plus, cela fausse les priorités de politique étrangère de l’UE et lorsque la politique dans un pays comme le Niger, par exemple, change du jour au lendemain, l’UE se retrouve à court de ressources.

L’alternative réside simplement dans des voies légales claires, des voies sûres vers l’espoir, fournies avant que les gens n’entreprennent des voyages risqués vers l’Europe. L’expérience récente aux frontières de l’UE et des États-Unis montre les dangers d’une migration mal gérée. Mais enfouie sous la rhétorique politique se cache une preuve intéressante : lorsque l’administration Biden a offert un nombre limité d’options légales aux migrants de Cuba, d’Haïti, du Nicaragua et du Venezuela, les arrivées en provenance de ces pays ont chuté de 44 %.

Quatrièmement et enfin, les problèmes mondiaux nécessitent des institutions mondiales adaptées à leurs objectifs. Les institutions conçues pour gérer la finance internationale après la Seconde Guerre mondiale, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et les banques régionales de développement, sont confrontées à des appels à réformer la manière dont le financement est fourni. Cependant, ils doivent également changer la manière dont ils fournissent l’aide aux États en conflit où vivent désormais 50 pour cent des personnes extrêmement pauvres.

Ce dont nous avons besoin, c’est d’une aide centrée sur les personnes. Nous pensons qu’en faisant appel à la société civile, et pas seulement aux gouvernements, pour apporter de l’aide à ceux qui en ont besoin, il est possible d’assurer l’efficience et l’efficacité, et de combler les écarts de livraison. De la vaccination à l’éducation en passant par l’autonomisation des femmes et des filles, c’est le moyen de faire en sorte que l’argent de l’aide aille plus loin et accomplisse davantage.

Les élections au Parlement européen refléteront la diversité de l’Europe et montreront un nouvel équilibre des pouvoirs sur le continent. Mais il existe également un nouvel équilibre des pouvoirs à travers le monde et l’Europe doit s’y engager.