L’envers de la dette : l’UE a un besoin urgent de nouvelles ressources

D’un montant total d’environ 350 milliards d’euros, les aides versées aux pays membres au titre des fonds de relance doivent être remboursées à partir de 2028, pour un coût annuel estimé entre 22 et 27 milliards d’euros. Et selon un accord entre la Commission européenne, le Conseil de l’UE et le Parlement européen de 2020, la proposition de la Commission pour le prochain budget septennal, attendu fin 2025, doit détailler les modalités de remboursement de ces prêts.

Cependant, jusqu’à la présentation de l’agenda stratégique quinquennal des deux blocs cet été, les dirigeants de l’UE sont restés notoirement silencieux sur la question, se contentant alors de signaler que nous œuvrerons à l’introduction de nouvelles ressources propres. De même, dans ses orientations politiques pour 2024-2029, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a simplement indiqué que de nouvelles ressources propres seront nécessaires pour assurer un financement suffisant et durable de nos priorités communes.

Mais d’où viendront-ils ?

La Commission a identifié à deux reprises des sources potentielles de revenus : le système d’échange de quotas d’émission de l’UE (ETS), le futur mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM) et les bénéfices réaffectés des grandes entreprises dans le cadre d’un accord de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Au total, ces trois flux devraient générer jusqu’à 36 milliards d’euros par an après 2028. Les propositions précédentes comprenaient également une taxe sur les transactions financières, et d’autres nouvelles taxes pourraient également être envisagées.

L’appel du président français Emmanuel Macron à doubler le budget de l’UE n’a guère été une surprise. | Oliver Bunic/AFP via Getty Images

La question fondamentale ici est de savoir si ces flux de revenus resteront sous contrôle national ou seront transférés vers l’UE, et si le Parlement et la Commission seront en mesure de déterminer la manière dont l’argent sera dépensé au-delà du remboursement des prêts.

Alors que le Conseil a fait du surplace, le Parlement soutient depuis des décennies l’augmentation des ressources propres de l’UE, une mesure qui ferait pencher la balance institutionnelle en sa faveur vis-à-vis des États membres. Mais avec la montée des partis eurosceptiques sur tout le continent, les dirigeants nationaux pourraient avoir du mal à céder davantage de recettes à l’UE, même si cela a été accepté par leurs prédécesseurs.

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