Le Sénat français va voter l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution
Le Sénat français doit voter mercredi un projet de loi visant à inscrire dans la Constitution le droit des femmes à l’avortement, une mesure promise par le président Emmanuel Macron à la suite d’un recul des décisions aux États-Unis.
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Le vote de mercredi intervient après que la chambre basse, l’Assemblée nationale, ait approuvé à une écrasante majorité la proposition en janvier.
Une majorité de sénateurs semble favorable au changement constitutionnel, mais certains conservateurs ont critiqué sa formulation, jetant le doute sur le résultat du vote.
Le gouvernement Macron souhaite modifier l’article 34 de la Constitution pour préciser que la loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté des femmes de recourir à l’avortement, qui est garantie.
Si le Sénat adopte la même version du projet de loi que l’Assemblée nationale, le changement constitutionnel nécessitera l’approbation définitive à la majorité des trois cinquièmes d’une session conjointe du Parlement, traditionnellement tenue au château de Versailles.
Si le Sénat modifie la proposition ou la rejette, le projet de loi doit revenir à l’Assemblée nationale pour un débat plus approfondi.

Aucun des principaux partis politiques français représentés au Parlement ne remet en cause le droit à l’avortement, dépénalisé en 1975.
Le gouvernement a fait valoir dans son introduction au projet de loi que le droit à l’avortement est menacé aux États-Unis, où la Cour suprême a annulé en 2022 un arrêt vieux de 50 ans qui le garantissait.
Malheureusement, cet événement n’est pas isolé : dans de nombreux pays, même en Europe, il existe des courants d’opinion qui cherchent à entraver à tout prix la liberté des femmes d’interrompre leur grossesse si elles le souhaitent, précise l’introduction à la législation française.
Le recul des États-Unis sur l’avortement a inspiré la France à en faire un droit constitutionnel

En Pologne, un durcissement controversé de la loi déjà restrictive sur l’avortement a conduit à des manifestations dans le pays l’année dernière. La Cour constitutionnelle polonaise a statué en 2020 que les femmes ne pouvaient plus interrompre leur grossesse en cas de malformations fœtales graves, notamment le syndrome de Down.
(PA)