Le principal parti d’opposition grec se dirige vers un nouvel effondrement

ATHENES — Le parti grec Syriza se dirige vers une nouvelle scission et potentiellement vers la perte de son statut de principale opposition du pays.

Le Comité central de Syriza a décidé samedi soir que son leader récemment déchu, Stefanos Kasselakis, ne pouvait pas être candidat à la prochaine bataille pour la direction du parti. Le vote écrasant contre Kasselakis s’est produit au cours d’une séance pleine de tensions, d’attaques verbales, de huées et d’efforts de boycott.

Le parti socialiste Pasok est également en train d’élire un nouveau chef, dans ce qui pourrait être un moment de réflexion pour l’avenir du centre gauche du pays.

Le parti de gauche Syriza, qui a gouverné la Grèce de 2015 à 2019, est confronté à une crise existentielle depuis qu’il a été écrasé lors des élections de l’année dernière par le Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis. Cette défaite a provoqué la démission du leader charismatique de Syriza, Alexis Tsipras.

En septembre 2023, Stefanos Kasselakis, expatrié américain et ancien négociant de Goldman Sachs, a été élu de nulle part à la tête de Syriza, depuis lors le parti est embourbé dans des luttes intestines toxiques. En novembre dernier, des dizaines de membres ont quitté Syriza et créé le parti Nouvelle Gauche.

La discorde s’est envenimée depuis la mauvaise performance du parti aux élections européennes de juin, et a donné lieu à des menaces judiciaires, des agressions verbales et même à la police convoquée pour assurer la sécurité au siège du parti. Kasselakis a maintenu une position agressive envers la majorité des membres du parti et particulièrement envers son prédécesseur Tsipras.

Le mois dernier, Kasselakis a été évincé par la direction du parti via une motion de censure, sur fond d’accusations de comportement autoritaire et de non-alignement idéologique sur le parti.

Il a ensuite été empêché de se présenter comme candidat à la direction de Syriza après avoir envoyé une menace juridique au parti la semaine dernière, appelant à une enquête sur la manière dont certaines parties de sa déclaration de richesse avaient été divulguées à la presse.

Stefanos Kasselakis ne peut pas être candidat à la prochaine bataille pour la direction du parti. | Nick Paléologue/Getty Images

Après le vote de samedi, Kasselakis a déclaré qu’il affronterait ses détracteurs le mois prochain lors d’un congrès extraordinaire du parti prévu du 8 au 10 novembre pour prendre une décision finale sur les candidats à la direction de Syriza. Le premier tour du concours aura lieu le 24 novembre, avec un second tour fixé au 1er décembre si nécessaire.

Dans le cadre du parti Pasok, le leader sortant Nikos Androulakis affronte le maire d’Athènes Haris Doukas. Androulakis détient actuellement une avance significative, avec huit points d’avance sur Doukas.

Celui qui remportera la course à la direction s’efforcera de capitaliser sur l’implosion de Syriza et de tirer parti de l’attention générée par les élections.

Le Pasok a déjà consolidé sa deuxième place dans les sondages, tandis que la scission imminente au sein de Syriza signifie qu’il pourrait également devenir la principale opposition au Parlement si Syriza perd au moins cinq députés.

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