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Le président Aliyev accuse la France de déstabiliser le Caucase du Sud

Lors d’une récente réunion à Bakou avec Michael Harms, directeur exécutif de l’Association des entreprises allemandes de l’Est, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a exprimé ses inquiétudes quant au rôle de la France dans l’escalade des tensions entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Il a notamment accusé la France de fournir des armes meurtrières à l’Arménie, mettant ainsi en péril le processus de paix.

Au cours de la discussion, le président Aliyev a réfuté les affirmations sur les intentions de l’Azerbaïdjan envers l’Arménie, répondant directement aux allégations du président français Emmanuel Macron.

« Premièrement, d’où Borrell a-t-il obtenu ces informations suggérant que l’Azerbaïdjan envisage d’attaquer l’Arménie ? Nous n’avons pas de tels projets. Ce ne sont que des insinuations de M. Macron. Tout cela fait partie de la politique anti-azerbaïdjanaise basée sur la diabolisation de notre pays, soi-disant liée à la prétendue préparation de l’Azerbaïdjan à une attaque contre l’Arménie », a déclaré le président Aliyev.

Il a également souligné la tranquillité actuelle le long de la frontière entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie depuis le dernier incident survenu en septembre de l’année précédente. Cependant, il a souligné une récente tentative de l’armée arménienne d’intensifier les tensions en février, qui a entraîné la blessure d’un militaire azerbaïdjanais par des tirs de tireurs isolés, entraînant des représailles. Selon le président Aliyev, cet incident contredit clairement les récits avancés par Borrell et Macron, révélant une nette différence avec les réalités du terrain.

Le président Aliyev a souligné l’engagement de l’Azerbaïdjan en faveur de la paix, en particulier après la Seconde guerre du Karabakh (Garabagh), en lançant des pourparlers de paix et en rédigeant des principes et un accord importants pour une résolution pacifique. Il a remis en question la logique derrière la préparation de tels documents si l’Azerbaïdjan n’était pas véritablement intéressé par la paix.

En réfléchissant au passé, le président Aliyev a rappelé les 30 années d’occupation des territoires azerbaïdjanais par l’Arménie et les efforts de médiation inefficaces des États-Unis, de la France et de la Russie. Il les a accusés d’actions partiales contre l’Azerbaïdjan.

« Ils ne voulaient pas que nous libérions nos territoires. Et, en septembre dernier, lorsque nous avons totalement mis fin aux séparatismes, ils se sont encore trompés. Et ils ont tort maintenant, certains d’entre eux. Je veux dire les États-Unis et la France. La Russie, je pense, comprend désormais clairement ce qui s’est passé et accepte les nouvelles réalités. Mais je pense que les États-Unis et la France devraient faire de même. Sinon, la situation ne sera pas conforme à leurs plans. Ils doivent travailler avec l’Azerbaïdjan, le principal pays du Caucase, doté d’une économie, d’une armée et de relations internationales très étendues », a-t-il ajouté.

Lors d’un point de presse conjoint avec le Premier ministre Pashinyan à Paris mercredi, le président Macron a déclaré que la France continuerait à soutenir l’Arménie et à fournir des armes à Erevan. Il est convaincu que les récents événements à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan indiquent qu’il existe un « risque d’escalade ».

Par ailleurs, le président français a appelé l’Azerbaïdjan à lever « toutes les ambiguïtés » concernant le respect de l’intégrité territoriale de l’Arménie.

La France a fourni du matériel militaire à l’Arménie, notamment le véhicule blindé de transport de troupes polyvalent « Bastion » de fabrication française et des composants de la marque française « ARQUUS » pour « Bastion » dans le cadre des contrats signés « pour élargir la coopération bilatérale » en 2023. Des missiles sol-air à courte portée « Mistral » et trois systèmes radar seraient également sur la liste des exportations.

En janvier, les députés azerbaïdjanais ont accusé la France de saper les mesures de confiance mutuelles et les efforts de paix entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie en armant cette dernière et en encourageant les revanchistes arméniens à mener une nouvelle guerre.

L’assistance militaire de la France à l’Arménie fait suite à l’opération antiterroriste d’une journée menée par l’Azerbaïdjan à la mi-septembre pour neutraliser les formations armées arméniennes illégales et leurs infrastructures militaires dans la région du Karabakh et restaurer la souveraineté de l’Azerbaïdjan sur la région. À l’époque, la France avait condamné les événements dans la région du Karabakh, les qualifiant d’offensive de l’Azerbaïdjan, exprimant sa solidarité avec l’Arménie.

Peu de temps après la livraison du matériel militaire de fabrication française à l’Arménie, la situation à la frontière conditionnelle entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’est aggravée le 13 février, notamment en direction de la région de Zangilan, après qu’un tireur isolé a blessé un militaire azerbaïdjanais. Le Service national des frontières de l’Azerbaïdjan a pris des mesures de représailles pour repousser l’offensive. En conséquence, un poste militaire arménien, où se trouvait le pas de tir, a été neutralisé.

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