Le nouveau Premier ministre fait face à trois obstacles de taille pour présenter un budget et stabiliser la France
1. Sortez un plan d’urgence
Le gouvernement Barniers a tenté de réduire le déficit français en proposant 60 milliards d’économies pour l’année prochaine, générées par une combinaison de réductions de dépenses et de hausses d’impôts, un plan qui a rassuré la Commission européenne. Mais l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire et le Rassemblement national d’extrême droite de Marine Le Pen ont uni leurs forces au début du mois pour rejeter le budget Barnier et renverser le gouvernement.
Pour éviter une fermeture à l’instar des États-Unis, le gouvernement sortant a publié un budget provisoire qui reporterait le budget de 2024 à 2025 jusqu’à l’adoption d’un nouveau budget. Mais cette mesure d’urgence, actuellement débattue au Parlement, ne contribuera en rien à réduire le déficit français.
Même les marchés financiers sont inquiets. Quelques heures après la nomination de Bayrous, l’agence de notation Moodys a abaissé la note de crédit de la France, pointant du doigt l’instabilité politique du pays et avertissant qu’il était peu probable que le prochain gouvernement réduise de manière significative le déficit français et sa dette publique croissante.

Alors que Barnier s’était engagé à ramener le déficit français à 5 % en 2025, Moodys s’attend désormais à ce que le déficit français augmente l’année prochaine. L’agence de notation prédit que le coût du crédit pour la France continuerait d’augmenter au cours des prochaines années et que le pays risquait de sombrer dans une spirale d’endettement.
2. Former un nouveau gouvernement
Bayrou ne pourra adopter un véritable budget pour 2025 qu’une fois qu’il aura un gouvernement fonctionnel. Le président français a exhorté Bayrou à présenter sa liste de ministres d’ici mardi en fin de journée.
Mais le vétéran centriste de 73 ans n’a pas de majorité à la chambre basse du Parlement, l’Assemblée nationale. Le sort de ce gouvernement et du budget français pour l’année prochaine dépendra encore une fois de l’opposition d’extrême droite et de gauche, qui a renversé Barnier.