Le débat sur la réforme électorale de l’UE émerge alors même que les pays restent prudents

Les élections au Parlement européen auront peut-être lieu dans plus de 18 mois, mais un débat s’intensifie déjà sur une proposition de refonte qui, selon les partisans, permettrait de mieux impliquer les citoyens de l’UE.

Le sujet sera à l’ordre du jour mardi, lors de la réunion des ministres des affaires européennes à Luxembourg. À débattre : si la loi régissant les élections pour la seule branche démocratiquement élue de l’UE fonctionne toujours.

D’un côté se trouvent les membres du Parlement européen qui estiment que les élections européennes devraient être plus européanisées et avoir un lien plus étroit avec qui dirige l’UE. De l’autre, les membres sceptiques de l’UE craignent de donner plus de pouvoir au Parlement, en particulier lorsqu’il s’agit de choisir certains des postes les plus importants de l’UE.

Pour l’instant, les partisans de changements fondamentaux dans la manière dont les Européens choisissent les 705 membres du Parlement risquent d’être déçus, les pays membres n’ayant que peu d’appétit pour une réforme de fond.

Mais la discussion de mardi montre que le sujet est au moins sur la table. Il fait suite à une résolution adoptée par le Parlement en mai, qui appelait à de profondes réformes électorales. Et cela intervient au milieu d’un débat plus large sur la manière de garantir que l’UE ne soit pas victime de la rhétorique eurosceptique rampante dans un certain nombre de pays.

Les propositions de réforme du Parlement ont deux objectifs majeurs : rendre les élections plus paneuropéennes et donner aux citoyens plus de voix dans l’élection du président de la Commission européenne.

Une idée donnerait aux citoyens la possibilité de voter à la fois pour un candidat européen et pour des candidats nationaux.

Une autre veillerait à ce que le parti européen qui remporte le plus de sièges au Parlement puisse diriger l’organe exécutif de l’UE, la Commission européenne. Dans ce scénario, chaque parti présenterait un candidat président de la Commission lors des élections une version du Spitzenkandidat processus utilisé en 2014 mais abandonné en 2019, lorsque Ursula von der Leyen a été parachutée en tant que présidente de la Commission.

Une réforme distincte suggérée dans la résolution du Parlement consisterait à organiser toutes les élections européennes le même jour, le 9 mai, contrairement au système actuel, qui prévoit que le vote se déroule sur quatre jours.

Les députés souhaitent également normaliser l’âge de vote de l’UE à 16 ans, qui varie actuellement selon les pays et permettre à toute personne de 18 ans ou plus de se présenter aux élections.

Mais il semble y avoir peu d’intérêt pour une réforme de fond parmi les États membres de l’UE au moins à temps pour les élections de 2024, étant donné que les modifications du système nécessitent l’accord unanime de tous les États membres et doivent être ratifiées au niveau national, un obstacle de taille à surmonter. .

Les ministres des affaires européennes réunis mardi doivent examiner un avis juridique du Conseil de l’UE sur les implications juridiques d’un changement du système électoral.

Le dernier effort majeur de réforme des élections européennes, y compris l’établissement de listes à l’échelle de l’UE, a échoué avant les élections de 2019 lorsqu’il n’a pas réussi à obtenir le soutien des dirigeants de l’UE.

Alors que les pays se sont mis d’accord en 2018 pour revenir sur la question en vue des élections de 2024, peu de discussions concrètes ont eu lieu depuis sur le sujet.

Le Parlement européen est depuis longtemps aux prises avec la question de savoir comment impliquer les citoyens à la fois dans les élections et dans son travail législatif. Les prochaines élections européennes sont prévues pour mai 2024.

Un appel à repenser les élections européennes était l’une des recommandations de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, une initiative d’un an qui visait à rendre l’Union européenne plus démocratiquement responsable et plus pertinente pour les citoyens. Les pays membres de l’UE et la Commission doivent faire le point d’ici la fin de l’année sur leur réponse à la conférence, qui s’est terminée en mai.

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