Le bain de sang industriel en Allemagne attise la colère à l’approche des élections clés

Grger a déclaré que des grèves d’avertissement auraient lieu avant le 9 décembre, avant le prochain cycle de négociations avec la direction sur les réductions de coûts, et a menacé de prendre des mesures beaucoup plus radicales si les négociations échouaient. Il existe la possibilité d’une action revendicative à plus grande échelle, a-t-il déclaré. Nous y sommes préparés.

Ces défis surviennent à un moment où le gouvernement allemand est incapable d’agir suite à l’effondrement de la coalition tripartite au pouvoir au début du mois. Il pourrait s’écouler plusieurs mois avant que l’Allemagne ne dispose d’un nouveau gouvernement, car les négociations entre les partis pourraient s’éterniser bien après les élections du 23 février. Même dans ce cas, le frein constitutionnel à l’endettement, qui restreint les dépenses, limitera probablement la puissance de feu de la nouvelle coalition.

En Allemagne, il existe peu de symboles plus puissants des difficultés économiques croissantes du pays que le déclin de VW. Dans un contexte de bénéfices en chute libre, de ventes stagnantes en Europe et d’effondrement de son principal marché chinois, le constructeur automobile a annoncé à la fin du mois dernier son intention de fermer des usines sur le sol allemand.

Les premiers investissements dans la technologie des voitures électriques ont été entravés par des retards et des coûts élevés, ce qui a amené VW à se placer derrière son rival américain Tesla et le chinois BYD. Si le président américain élu Donald Trump mettait à exécution sa menace d’imposer des droits de douane sur les importations européennes, cela ne ferait qu’aggraver la situation déjà difficile des travailleurs des usines allemandes.

Les problèmes de VW sont une parabole pour l’industrie allemande dans son ensemble, avec des constructeurs à travers le pays qui connaissent une hémorragie d’emplois. Le rythme constant des mauvaises nouvelles économiques s’est intensifié cette semaine lorsque le sidérurgiste Thyssenkrupp a annoncé qu’il pourrait supprimer jusqu’à 11 000 postes d’ici 2030.

Mais les difficultés du secteur automobile toucheront particulièrement l’Allemagne. L’industrie représente 11 pour cent des emplois manufacturiers en Allemagne, au-delà des marques automobiles et de leurs fournisseurs. Bosch a annoncé la suppression de 3 500 emplois ; ZF Friedrichshafen envisage de licencier au moins 12 000 salariés d’ici 2030 ; Continental envisage de supprimer 5 500 postes dans le monde.

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