L’Azerbaïdjan et l’Arménie replongent dans la guerre, compliquant la chasse à l’énergie de l’UE
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EREVAN, Arménie Le conflit vieux de plusieurs décennies entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a tourné au sang mardi, mais la capacité de médiation de l’UE est entravée par la perception qu’elle ne peut pas être impartiale en raison de son alliance énergétique croissante avec l’Azerbaïdjan, riche en pétrole et en gaz.
Ces inquiétudes se sont concrétisées mardi, lorsque les forces azerbaïdjanaises ont déclenché un barrage d’artillerie colossal profondément en territoire arménien, provoquant des attaques de représailles.
Le ministère arménien des affaires étrangères a dit qu’un certain nombre de villes, dont Vardenis, Sotk et Goris, ont été ciblées, tandis que des images posté en ligne a montré de la fumée s’élevant des zones résidentielles. Environ 49 soldats arméniens et 50 soldats azéris ont été tués dans les affrontements frontaliers, ont indiqué les deux parties.
Les attaques sont imputées à la fois au regain de confiance que Bakou tire de ses liens plus étroits avec l’UE, ainsi qu’à l’incapacité croissante de la Russie à surveiller son ancienne sphère d’influence grâce à sa guerre désastreuse en Ukraine.
La réaction de l’UE, ainsi que d’autres acteurs mondiaux, à cette crise est très importante, a déclaré Gegham Stepanyan, médiateur des droits de l’homme pour la République d’Artsakh, l’enclave ethnique arménienne du Haut-Karabakh. Stepanyan a déclaré que la dépendance croissante de l’Occident crée un double standard par rapport à ses efforts pour couper les revenus des combustibles fossiles que la Russie a utilisés pour financer son invasion de l’Ukraine.
Malheureusement, en ce qui concerne l’agression de l’Azerbaïdjan, nous voyons des acteurs internationaux s’abstenir de faire des déclarations ciblées et d’appliquer des sanctions, dit Stepanyan.
La Russie est un allié traditionnel de l’Arménie et ses troupes sont censées garantir un cessez-le-feu ténu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan après une guerre éclair en 2020 qui a vu l’Azerbaïdjan reprendre une grande partie du territoire contesté du Haut-Karabakh.
L’Arménie a demandé à Moscou d’intervenir, invoquant un pacte de défense mutuelle. L’assistant présidentiel russe Iouri Ouchakov a déclaré que Moscou était « extrêmement préoccupé » par les combats, mais que la Russie n’activait pas ses troupes.
L’Azerbaïdjan accuse l’Arménie.
L’Arménie a violé les engagements du cessez-le-feu en stationnant du personnel sur notre territoire, en posant des mines terrestres et en posant des problèmes pour ouvrir toutes les liaisons économiques et de transport, a déclaré Leyla Abdullayeva, porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères. Nous ne sommes pas intéressés par les tensions dans la région, nous sommes intéressés par la paix et la normalisation, et la partie arménienne n’a pas rendu la pareille.
Bruxelles appelle les deux camps à reculer.
« Nous demandons instamment la cessation immédiate des hostilités et le retour à la table des négociations », a dit Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell.
Mais il est facile de comprendre pourquoi Erevan craint que les relations étroites de l’UE avec Bakou ne posent problème.
Liens énergétiques
En mai, Bruxelles a dévoilé la stratégie REPowerEU, engageant les pays membres à se désinvestir complètement des hydrocarbures russes au cours des huit prochaines années et donnant le coup d’envoi à une course pour trouver des alternatives.
Le 18 juillet, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a atterri à Bakou pour signer un accord qui verra l’Azerbaïdjan fournir à l’UE 20 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an d’ici 2027.
En plus d’augmenter ses exportations de gaz, Bakou a également signé un certain nombre de projets d’énergie solaire et hydrogène pour l’aider à répondre à la demande croissante de l’UE en énergie propre.
Les énergies renouvelables sont essentielles pour notre économie afin d’assurer l’afflux d’investissements verts pour les générations futures, a déclaré Orkhan Zeynalov, responsable de la coopération internationale au ministère azerbaïdjanais de l’énergie.
En août, ses collègues ont signé un contrat de plusieurs millions de dollars avec la société des Émirats arabes unis Masdar pour construire une centrale solaire de 230 mégawatts près de Bakou, quelques semaines seulement après avoir nommé la même société pour aider à construire une centrale à gaz éolien-hydrogène offshore de 2 gigawatts. L’UE prévoit d’importer quelque 10 millions de tonnes d’hydrogène d’ici 2030, et selon Zeynalov, la série d’accords de développement n’est que le début.
C’est une route difficile, mais l’expérience de l’Azerbaïdjan en tant que producteur d’énergie traditionnel est extrêmement utile, a-t-il déclaré.
L’Arménie a beaucoup moins à offrir. Elle importe tout son gaz et est cernée par une Turquie hostile, ce qui rend difficile l’accès aux marchés mondiaux.
Les principaux oléoducs d’exportation de pétrole et de gaz de l’Azerbaïdjan traversent la Géorgie vers la Turquie et la Méditerranée, mais il utilise maintenant son nouveau pouvoir pour tenter d’intimider l’Arménie afin qu’elle ouvre davantage de routes commerciales.
Bakou exige que l’Arménie autorise le commerce entre l’Azerbaïdjan continental et son enclave occidentale de Nakhitchevan, située le long de la frontière avec la Turquie et séparée du reste de l’Azerbaïdjan par l’Arménie.
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