L’armée lance un coup d’État au Burkina Faso au milieu de manifestations de masse contre la France

Vendredi, l’armée burkinabé a évincé le chef de la junte Paul-Henri Sandaogo Damiba du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Le deuxième coup d’État militaire dans cette ancienne colonie française en 2022 s’est produit au milieu de manifestations de masse contre la France et d’une opposition croissante aux guerres impérialistes françaises dans la région.

Des soldats fidèles au capitaine Ibrahim Traoré sont acclamés dans les rues de Ouagadougou, au Burkina Faso, le dimanche 2 octobre 2022. La nouvelle direction de la junte du Burkina Faso appelle au calme après l’attaque de l’ambassade de France et d’autres bâtiments. [AP Photo/Kilaye Bationo]

Damiba a été renversé après que des soldats ont tiré à proximité du principal camp militaire et des zones résidentielles de la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou. Une grande explosion a également retenti près du palais présidentiel où l’armée a pris position. Plusieurs routes principales ont été bloquées par les troupes dans la capitale. Des militaires auraient pris le contrôle de bâtiments administratifs et de la télévision nationale, qui a cessé d’émettre.

Vendredi soir, à la radio et à la télévision nationales, les putschistes ont déclaré : Le lieutenant-colonel Damiba a été démis de ses fonctions de président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration. Damiba était lui-même arrivé au pouvoir au début de cette année lors d’un coup d’État renversant l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré. On sait où se trouve Damibas, mais une page Facebook sous son contrôle a exhorté les gens à rester calmes.

Après le coup d’État, le capitaine Ibrahim Traor, 34 ans, s’est proclamé nouveau chef de la junte du MPSR. L’armée a annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes du pays à partir de minuit, ainsi que la suspension de la constitution et la dissolution du gouvernement et de l’assemblée législative de transition. Il a imposé un couvre-feu de 21 heures à 5 heures du matin.

Le coup d’État intervient après que le Burkina Faso, comme toute la région du Sahel, a été dévasté par l’intensification des effusions de sang depuis que Paris a lancé une guerre au Mali, soi-disant pour lutter contre le terrorisme islamiste, en 2013.

Malgré les récents retraits de troupes de la France en mettant fin à l’opération Barkhane au Mali, l’impérialisme français conserve son influence militaire dans la région et fait face à une escalade des protestations.

Le chef de la junte évincé, Damiba, était largement considéré comme trop étroitement lié à la France. Tard samedi, des manifestations ont eu lieu devant l’ambassade de France à Ouagadougou et l’Institut français de la ville de Bobo-Dioulasso. Une vidéo sur les réseaux sociaux montrait des résidents avec des torches allumées devant l’ambassade de France, et d’autres images montraient une partie du complexe en feu. La foule a également vandalisé l’Institut français.

L’attaque contre les deux institutions est intervenue après que le putschiste Traor a accusé la France d’avoir donné refuge à Damiba déchu et de planifier d’attaquer le Burkina Faso. Damiba se serait réfugié dans la base française de Kamboinsin afin de planifier une contre-offensive pour semer le trouble dans nos forces de défense et de sécurité, a déclaré Traoré.

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