La Tunisie reçoit enfin de l’argent pour la migration de l’UE malgré les réactions négatives
BRUXELLES La Commission européenne a débloqué vendredi des millions pour la Tunisie malgré les critiques persistantes concernant son accord controversé sur les migrants avec le président autoritaire Kais Saied.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a poursuivi la conclusion d’un accord visant à endiguer les flux migratoires en provenance de Tunisie, qui a été attaqué par des alliés, dont le plus haut diplomate de l’UE, Josep Borrell, et le gouvernement allemand de centre-gauche. Le chef de la Commission a été critiqué pour avoir prétendument ignoré les pays de l’UE dans les négociations et ignoré les droits de l’homme dans l’accord.
L’exécutif européen a annoncé vendredi qu’il verserait 127 millions d’euros à cet État d’Afrique du Nord, bien que la majeure partie de ce financement provienne de programmes en cours antérieurs à l’accord sur la migration conclu en juillet. La porte-parole de la Commission, Ana Pisonero, a expliqué que 60 millions d’euros d’aide budgétaire, attendus la semaine prochaine, étaient déjà prévus dans le cadre du plan de relance post-Covid de la Tunisie.
En ce qui concerne l’accord signé avec Tunis en juillet, l’exécutif européen a déclaré qu’il avait également l’intention de fournir une première somme de 42 millions pour rénover les navires de sauvetage et soutenir les garde-côtes tunisiens, bien que la Commission n’ait pas indiqué de calendrier précis pour cela.
Au total, l’accord prévoit 150 millions pour soutenir le budget en difficulté de la Tunisie et 105 millions pour soutenir le contrôle des frontières en échange d’une aide pour bloquer les bateaux qui transportent un nombre croissant de personnes vers l’île italienne de Lampedusa.
Cette décision intervient quelques jours après que von der Leyen a promis de renforcer les facilités migratoires tunisiennes lors d’une visite à Lampedusa avec le Premier ministre italien Giorgia Meloni.
Le gouvernement italien de droite exerce une pression croissante sur von der Leyen pour qu’elle débloque le financement de l’État nord-africain dans un contexte d’arrivées croissantes de migrants en Italie.
Avant cette décision, le chef du Parti populaire européen (PPE), Manfred Weber, a renouvelé ses appels au président de la Commission pour qu’il débloque rapidement les 105 millions d’euros destinés aux efforts tunisiens visant à freiner l’immigration.
Des groupes de défense des droits de l’homme ont critiqué le fait de canaliser de l’argent vers un gouvernement accusé de réprimer ses citoyens et de discriminer les migrants.