La presse européenne s’en prend à Musks X
L’affaire RSF intervient alors que le journal britannique The Guardian a annoncé mercredi qu’il quittait la plateforme « toxique », invoquant l’influence de Musk dans les élections américaines et en raison des contenus souvent troublants promus ou trouvés sur la plateforme, notamment les théories du complot d’extrême droite et le racisme.
Le quotidien espagnol La Vanguardia a également démissionné de X, affirmant jeudi que X était devenu une plateforme de théories du complot et de désinformation. Et les éditeurs français ont lancé mardi une action en justice, affirmant que X n’ouvrirait pas avec eux les négociations imposées par la loi sur les paiements de contenu.
Ces mesures interviennent à un moment sensible pour l’Europe, alors qu’elle se demande comment réagir à l’élection de Donald Trump. Le président élu des États-Unis a largement bénéficié du soutien financier et public de Musk au cours de sa campagne électorale et a annoncé que le magnat de la technologie assumerait un rôle gouvernemental pour réduire la taille de l’appareil gouvernemental.
Un haut responsable de l’Union européenne a qualifié Musk de « promoteur du mal » le mois dernier et son site de réseau social X fait face à une affaire unique en son genre en vertu de la loi sur la modération du contenu du bloc, la loi sur les services numériques (DSA), qui enquête sur la façon dont Musk a transformé X en un refuge pour les fausses nouvelles et les contenus préjudiciables après avoir acheté la plateforme en 2022 et décimé les efforts de modération du contenu.
Derrière la réaction de la presse contre X se cache également la frustration d’être rémunéré pour le trafic que le contenu d’actualité génère sur les réseaux sociaux. Les règles européennes en matière de droit d’auteur permettent à l’industrie de la presse de demander une rémunération lorsque son contenu est affiché sur les réseaux sociaux ou les moteurs de recherche.
Les éditeurs français en particulier ont intensifié leurs pressions contre X après avoir échoué à lancer des négociations avec X sur le montant qu’il leur doit pour l’utilisation de leur contenu protégé par le droit d’auteur.