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La police russe arrête des journalistes qui couvraient les manifestations des épouses de soldats à Moscou

La police russe a arrêté samedi un groupe d’une vingtaine de journalistes, dont un reporter de l’AFP, qui couvraient une manifestation à Moscou des épouses d’hommes mobilisés pour combattre en Ukraine.

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Les femmes ont organisé depuis des semaines de rares manifestations devant les murs du Kremlin, un mouvement inconfortable pour les autorités et qui n’a jusqu’à présent pas été réprimé.

Un journaliste vidéo de l’AFP arrêté a déclaré que des journalistes russes et étrangers – tous des hommes – avaient été arrêtés et transportés dans une camionnette vers un commissariat de police.

Le groupe de journalistes a été arrêté alors qu’ils couvraient et filmaient les femmes – qui exigent que leurs partenaires soient rapatriés d’Ukraine – à l’extérieur de la Place Rouge.

Des séquences vidéo montraient des policiers amenant des journalistes vêtus de gilets de presse jaunes vers des fourgons de police.

Les épouses des hommes mobilisés organisent chaque week-end depuis des semaines des manifestations devant les murs du Kremlin, apportant symboliquement des fleurs rouges sur la tombe d’un soldat inconnu.

Alors que Moscou a orchestré une vaste répression contre la dissidence dans son pays, le mouvement des femmes est resté jusqu’à présent impuni.

Selon le journaliste de l’AFP détenu, une quarantaine de personnes ont participé à la manifestation.

Une diffusion en direct en ligne publiée par le groupe de femmes montrait les participantes marchant ensemble dans le centre de Moscou.

« Nous sommes ici en tant que femmes qui ont besoin de leur mari », a déclaré l’une des femmes présentes dans la diffusion en direct.

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Elle a déclaré qu’ils « feraient preuve de créativité » si les autorités tentaient de réprimer leur protestation.

Le mouvement est extrêmement sensible pour les autorités, qui ne semblent pas disposées à semer davantage de colère en arrêtant des femmes.

Cette décision est née de la colère des proches des réservistes envoyés en Ukraine dans le cadre du décret de mobilisation du président Vladimir Poutine de septembre 2022.

Cela a également été ignoré par les médias d’État.

Le sujet est particulièrement inconfortable pour le Kremlin à l’approche de l’élection présidentielle de mars, au cours de laquelle Poutine briguera un cinquième mandat au Kremlin, plus de deux ans après le lancement de l’offensive en Ukraine.

Selon des médias indépendants, plusieurs manifestants ont également été arrêtés devant le siège de la candidature de Poutine aux élections.

Les participants ont noté que la police n’arrêtait que des hommes.

Une autre femme dans la vidéo diffusée en direct a déclaré que la manifestation visait à montrer aux Russes vivant normalement pendant le conflit ukrainien « qu’il y a une autre partie de la société qui souffre tout le temps ».

Selon Poutine, 244 000 des 617 000 hommes déployés par Moscou en Ukraine sont des hommes mobilisés.

La campagne de mobilisation du Kremlin en 2022 a entraîné un exode des hommes vers l’étranger.

(AFP)

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