La mainmise de la France sur le rugby soulignée par le succès des U20
N’oublions pas non plus que la France a tout effacé sur son passage en Afrique du Sud sans ses deux meilleurs joueurs : Emilien Gailleton et Louis Bielle-Biarrey se préparent actuellement pour la Coupe du monde senior avec l’équipe de Fabien Galthies, donc indisponibles.
Se rappeler aussi les scènes de la finale nationale française, c’est presque plonger dans une autre dimension du rugby. Une vente à guichets fermés au Stade de France, avec des équipes respectivement à 400 km et 600 km de Paris, n’était pas de grande qualité mais débordait de notoriété. La fin était un thriller, avec Romain Ntamack arrachant le titre des mains de La Rochelle et le nichant dans le cabinet des trophées Toulousain – le tout devant Emmanuel Macron qui regardait. Le président français a même eu le temps de disparaître dans les entrailles du Stade de France en fin de match et de boire une bière avec les Toulousains vainqueurs. C’est à se demander si ce cher Rishi était même au courant de la finale de la Premiership (peut-être qu’il l’était, ne serait-ce que pour la présence des manifestants de Just Stop Oil).
Pourtant, le joyau de la couronne échappe encore à la France. Finalistes perdants en trois Coupes du monde, les Bleus n’ont toujours pas soulevé la Webb Ellis Cup. Ils pourraient être favoris lors de leur Coupe du monde à domicile dans deux mois, mais malgré la mauvaise santé du rugby français, personne dans l’Hexagone ne prendra la victoire pour acquise. Bien sûr, c’est le trésor du rugby, et l’avantage qu’une victoire inaugurale en Coupe du monde donnerait à la France ne peut être surestimé. À bien des égards, cependant, et les guillotines seront aiguisées pour la témérité de cela, cela n’a presque pas d’importance. Si l’équipe de Galthies est piquée, trébuchant pour la défaite lors d’un match à élimination directe de 80 minutes lors de la pièce maîtresse de cet automne, elle ne viendra pas définir la forme du rugby français.
Nous devrions tous nous attacher à une ère de domination française, quelle que soit l’équipe qui soulèvera le trophée à Saint-Denis le 28 octobre.