La Grande-Bretagne rejoint le programme scientifique Horizon de l’UE
LONDRES La Grande-Bretagne rejoindra deux des projets de financement scientifique de l’UE dans le cadre d’un changement majeur post-Brexit.
Le gouvernement britannique a annoncé jeudi qu’il s’associerait à Horizon Europe, le programme de financement de la recherche de plusieurs milliards d’euros du bloc, et à Copernicus, son programme d’observation de la Terre, dans le cadre d’un nouvel accord sur mesure.
Confirmant l’accord, qui intervient après des mois de négociations, le Premier ministre Rishi Sunak a affirmé qu’il avait conclu le bon accord pour le Royaume-Uni, ouvrant la voie à des opportunités de recherche sans précédent, et également le bon accord pour les contribuables britanniques.
Dans sa propre déclaration, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que l’UE et le Royaume-Uni « sont des partenaires et alliés stratégiques clés, et l’accord d’aujourd’hui le prouve. Nous continuerons d’être à l’avant-garde de la science et de la recherche mondiales.
À partir de jeudi, les chercheurs britanniques pourront demander des subventions et soumissionner pour participer aux projets Horizon, a annoncé le gouvernement britannique, et la Grande-Bretagne restera un membre pleinement associé pendant toute la durée du programme Horizon, qui s’étend actuellement jusqu’en 2027.
La Grande-Bretagne a quitté le système de financement scientifique de l’UE lorsqu’elle a officiellement quitté le bloc en janvier 2020. Les négociations sur une réassociation avec Horizon en tant que pays tiers ont ensuite été bloquées au milieu d’une âpre dispute sur les règles commerciales post-Brexit en Irlande du Nord. Les discussions ont repris sérieusement en mars, après que Londres et Bruxelles ont conclu l’accord-cadre de Windsor sur l’Irlande du Nord, et Sunak réfléchissait à un projet d’accord au cours de l’été.
Mais le gouvernement britannique a fait pression pour obtenir une réduction plus importante sur ses cotisations d’association, arguant que la science britannique a perdu beaucoup au cours des deux années où ses chercheurs ont été exclus du programme de plusieurs milliards de livres sterling.
Aux termes de l’accord annoncé jeudi, le Royaume-Uni ne paiera pas de cotisations d’association pendant la période où il a été exclu de l’accord, a déclaré le gouvernement britannique.
Il commencera à cotiser à Horizon à partir de janvier 2024. La Grande-Bretagne évoque également une nouvelle récupération automatique, qui, selon le gouvernement, signifierait que le Royaume-Uni serait indemnisé si les scientifiques britanniques recevaient beaucoup moins d’argent que ce qu’il investit dans le programme.
La Commission européenne a déclaré que l’accord restait « pleinement conforme » à l’accord commercial post-Brexit entre les deux parties, connu sous le nom d’accord de commerce et de coopération entre l’UE et le Royaume-Uni.
« Le Royaume-Uni devra contribuer financièrement au budget de l’UE et sera soumis à toutes les garanties de l’accord de commerce et de coopération », a indiqué la Commission. « Dans l’ensemble, on estime que le Royaume-Uni contribuera en moyenne à près de 2,6 milliards par an pour sa participation à Horizon Europe et à la composante Copernicus du programme spatial. »
La partie britannique a toutefois confirmé qu’elle n’associerait pas au programme Euratom de l’UE le programme de recherche et d’innovation nucléaire du bloc, affirmant qu’elle avait plutôt décidé de poursuivre une stratégie nationale en matière d’énergie de fusion. Cette alternative bénéficiera d’un financement allant jusqu’à 650 millions d’euros d’ici 2027, a indiqué l’administration.
L’accord a jusqu’à présent été chaleureusement accueilli par les groupes scientifiques britanniques.
Adrian Smith, président de la Royal Society, a salué ce qu’il a qualifié de « nouvelle fantastique, non seulement pour le Royaume-Uni mais pour les scientifiques de toute l’UE et pour tous les peuples d’Europe ».
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