La gare la plus dangereuse d’Europe révèle les échecs de Bruxelles
La situation a atteint un point critique l’année dernière, après que POLITICO et d’autres médias ont souligné les problèmes, incitant la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden à lancer un plan d’action pour lutter contre les nuisances, la criminalité et les mauvaises conditions d’hygiène dans la plaque tournante des transports.
Parmi les recommandations du plan figuraient une présence policière renforcée, notamment un nouveau commissariat de police dédié, ainsi qu’un meilleur éclairage et des points d’accès Wi-Fi.
Un an plus tard, la situation ne s’est pas améliorée. Le commissariat promis n’a pas encore ouvert ses portes et la criminalité est toujours aussi flagrante.

La Zone de Police Midi, responsable du secteur autour de la gare, et le ministère de l’Intérieur n’ont pas répondu à la demande de POLITICO de statistiques sur la criminalité à Midi pour 2023 et 2024. Mais les statistiques à l’échelle de Bruxelles publiées pour 2023 ont montré que le taux de criminalité dans toute la ville a augmenté de 3 %, contre une baisse en Flandre (en baisse de 42 %) et en Wallonie (52 %).
Dans un hôtel près de Midi, un réceptionniste s’est contenté de rire lorsque POLITICO lui a demandé si la criminalité était en hausse. Quelle criminalité ? a répondu l’employé, sarcastique. Un employé de la gare a déclaré qu’il avait reçu pour instruction expresse de ne pas parler de la situation, ajoutant qu’il serait licencié s’il le faisait.
Les employés et propriétaires d’entreprises avec lesquels POLITICO s’est entretenu ont déploré le fait que lorsque la police arrêtait des suspects, ils étaient libérés si rapidement qu’ils devaient les revoir au poste plus tard dans la journée.